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J'irai marcher par-delà les nuages
17 décembre 2012

Il faudra bien...

J’en vins à ne plus pouvoir lire ou relire le texte. Il y avait dans mon écriture quelque chose d’effrayant. A la fois moi et pas moi. Le texte me revenait par-delà le temps avec une sorte d’hostilité. Il portait une charge d’accusation, qui rendait la relecture impossible. Je sentais bien au fond de moi cette voix gisante. J’étais habité par un cadavre lourd, immobile, les yeux grand ouverts. Avec cette sensation éprouvante d’être lu par mes mots. Etrange expérience proche du vertige. Le temps qui passe nous couvre d’un long linceul. Quelque chose en nous s’englouti.
Attendre. Recommencer à attendre. Réapprendre la lenteur. Quelque chose en nous nous regarde en silence.
Au lieu de renoncer, je m’étais renié.
J’avais trahi ma solitude.
On veut croire au bonheur et l’on s’égare.
Je cherche le mot. L’épuisement. Voilà, l’épuisement, il faut être dans cet épuisement de la vie saturé de silence. Jusque dans les muscles. Je ne sais pas si j’aurais le courage d’atteindre la part la plus effondrée, la plus désolée de mon sang.

Il faudra bien….

Franck

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8 décembre 2012

La vie tremblante....

Ecrire  c’est passer du côté de la nuit. Chaque mot est un lambeau d’ombre, un épuisement, un reste, le balbutiement du néant. Aucun soleil ne se lève aux aurores d’écriture. Rien. Il n’y a que la nuit, celle qui annonce une nuit plus grande encore, celle de nos tombeaux, de nos morts, quand le noir s’effondre sur le noir, quand la fin est là dressée dans le miroir des yeux comme cette ombre plus sombre encore, qui veille sur nous, son aile noire posée sur nos yeux et ses griffes accrochée à nos entrailles.

L’écriture nait d’un singulier mariage, celui de la nuit et du silence.
Ecrire nait d’un terrible paradoxe, la mort la plus sauvage au cœur de la vie la plus tremblante.

Franck.

2 décembre 2012

On sait que la peur va arriver...

Puis ce fut le temps du reflux. Le monde des vivants vous quitte. Tout vous quitte. Ca ressemble à une hémorragie. Ca traverse tout le corps. Il n’y a plus de pensée. La moindre intention se heurte à une immensité opaque. Peu à peu on est dépeuplé. Chaque viscère devient douloureux. Au départ la solitude nous vient du corps, des muscles, du sang, avec cette impression d’immensité incompréhensible. Le temps n’est que du temps. On est vivant, mais plus rien ne bouge, les couleurs sont parties. C’est la nuit. On n’a pas encore peur, mais on sait que la peur va arriver.

Franck.

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