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J'irai marcher par-delà les nuages
31 mars 2013

La nuit qui vient....

Nul lieu ne nous attend.
Nul temps ne nous espère,
Nous sommes issus d’une fièvre ou d’une folie, nous sommes une trace qui s’épuise dans l’infini des cieux,
une ivresse à la dérive, une note qui s’obstine, un rêve qui s’effiloche, un simple
souvenir dans la mémoire des dieux.

J’écris pour effacer l’empreinte des cendres sur les rebords du rêve.
J’entends le ruissellement des heures dans les crevasses du temps
Et j’ai peur. Seulement peur.
Du silence, et de l’ombre de la neige dans l’échancrure d’une évidence.
Nul lieu ne nous attend.
Nul temps ne nous espère.
Dans les plis du papier la mort déploie une parole rouillée, la vieille parole,
Celle des miroirs sans reflets, celle de la langue agenouillée.
Désormais l’argile des mots s’effrite.
Il ne reste que l’écorce d’un baiser sur la prunelle d’un sein.
Et la lenteur de la mer.
Toujours la lenteur de la mer, l’usure et l’étouffement de l’innocence, comme si la volupté des sanglots, devenait les seules semailles.
Il me faudra attendre demain, et encore demain, puisqu’il n’y plus d’enfance, attendre que s’éteignent une à une les lumières des lucioles sur la corolle de la nuit qui vient.

Franck

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17 mars 2013

...et c'est tout...!

Les vraies histoires n’existent pas, les événements nous traversent en laissant une trace invisible, plus tard, d’autres événements viendront, et révèleront des traces plus anciennes, et ainsi toute une vie de contre temps. Nous sommes sans savoir, jeté dans un hasard de traces incompréhensibles, et pourtant nous les reconnaissons, nous les adoptons, parfois certaines nous consolent, nous disons que c’est la vie, mais nous n’y croyons pas. Pour l’essentiel nos actes nous échappent, on croit les déchiffrer, mais au fond nous savons que nous ne savons rien. La vie se dessine en creux, sa forme restera à jamais impénétrable, mystérieuse, et nous existons à contre coup, à contre temps.
Les vraies histoires n’existent pas, les événements qui traversent notre vie sont si rares, si énigmatiques, parfois nous aimons, ça éclate en nous, ça brûle le sang, on se croit sauvé, on ne sait pas de quoi, mais l’attente insondable qui gît en nous s’apaise dans ce feu. On oublie que l’on est sans savoir, et l’on croit que l’on peut s’en passer, on oubli l’attente, on oubli l’oubli…
Parfois nous aimons, et aimer est l’autre nom de la souffrance, notre chair en est imprégnée, il y a toujours un calvaire dans le feu qui nous brûle. La passion est aussi un fardeau, sans doute que la croix qui pèse est trop chargée de vérité, que ce qui nous sauve nous détruits en même temps…
Alors on écrit, pour ne plus penser ou croire que l’on pense, on écrit pour la métamorphose des temps, on écrit pour faire sortir la parole de la chair, parce que le vivant se tient là, dans les tremblements, dans ce corps si lourd et qui sans cesse nous échappe, on écrit pour  le ramener à nous, pour que l’on habite un peu plus nos jours, on écrit pour se consoler que les événements sont si rares, qu’ils ne viennent jamais nous sauver, que les traces qui sillonnent notre mémoire resteront à jamais obscures. On écrit simplement pour la danse, la musique, pour effacer la gravité, le poids, l’indécence, la défaite, on écrit pour ne pas crier, ou pour crier plus fort que le vacarme du monde, ou pour opposer au silence du ciel, le silence de la miséricorde… On n’écrit simplement pour ne jamais détourner le regard, pour ne jamais baisser les yeux, alors on écrit pour affronter l’effroi, digne, joyeux, jubilant…..pour la danse, pour la musique, et c’est tout…. !

 

Franck

10 mars 2013

Le fil.....

Ecrire tend à dire le silence, car lui seul empoigne l’éternité.  Ce que l'on cherche dans écrire, c’est habiter un silence sans fin.
Les mots dits, ne valent que par ce silence qui les appelle, par ce silence qui les recueille. C’est à ce seul prix, qu’au cœur du présent, jaillit l’instant éternel.

Il existe un fil, chacune de ses extrémités porte un nom, l’une s’appelle solitude, l’autre se nomme amour. Et c’est le même fil, et c’est celui qui nous sert à tisser la trame des jours.
Il y a quatre mots qui tiennent la vérité monde, ils sont reliés deux à deux, la solitude et l’amour, puis le silence et l’éternité, seul écrire consent à chacun. Seul écrire les maintient brûlants.

Ecrire sur écrire, c’est aimer en dépit, ou en surcroit, mais c’est aimer encore, c'est aimer toujours…
Le désespoir n'est pas dépourvu de joie...
La solitude n'est pas dépourvue de dévouement.....

 

Franck

3 mars 2013

Frontière......

Ainsi de la frontière. Nous sommes des êtres de frontières. Sur la ligne. Comme l’écriture. Nous sommes sans pays, seulement de passage. Il y aurait deux parts, comme deux pays, et nous n’habiterions ni l’un ni l’autre. Entre les deux, seulement entre les deux. Sans véritable lieu. L’écriture se fait sur la ligne, à la jointure, c’est l’extension invisible, invivable, de deux mondes qui s’affrontent. Comme dans les guerres, et l’éternelle menace, avec la tentation d’abolir le trait qui sépare, mais de le creuser toujours plus profond.Sur la ligne se joue la peur séculaire, là où l’on sait que tout peut s’effondrer, c’est pour cela qu’on écrit, pour se délivrer de cette peur, ou pour seulement l’apprivoiser.
Ainsi de la frontière, car c’est mot qu’on a inventé, on aurait pu dire l’écriture, l’entre-deux monde, le lieu sans épaisseur de la déchirure, le lieu vide de la douleur. On a dit la frontière et on la tracée. Brûlante, définitive, absolue. Alors on écrit sur cette brulure.
Tout nous sépare depuis le premier jour, nous venons d’un ventre, et d’une tristesse, nous sommes d’un passage étroit et d’un monde que l’on quitte, et d’un autre qu’on n’atteindra jamais. C’est pour cela que nous crions, à cause de cette traversée insensée, de cet effroi.
Et le cri sera l’écho du monde.
Tout nous sépare, l’intérieur, l’extérieur, le jour, la nuit, l’avant, l’après, et vivre c’est tenter d’abolir ces cassures, ces séparations…. aimer, écrire, c’est l’espoir fou d’effacer un cri, ou d’en faire un chant.

Nous ne respirons que dans les passages, l’entre-deux, nous ne vivions qu’à l’approche du crépuscule ou de l’aurore, dans ces temps défaits, et dans l’attente des franchissements.
Ecrire c’est être sur la ligne de faille, toujours au bord d’une invocation, toujours sous la menace d’une imprécation. Nous sommes maudits, et nous le savons, et nous puisons là toute notre bonté, toute notre joie. Nous sommes maudits et l’écrire allume un ciel étoilé.
Ecrire invente un langage où il n’y plus de lieu, où il n’existe que la peur, l’effroi, l’inconcevable, mais d’où jailli le feu et la lumière.
Ecrire c’est tracer une peau dans l’entre-deux inhabitable, et ce qui nous sauve, c’est l’oubli… alors nous recommençons, toujours naissant…. Toujours naissant…. Infiniment….toujours aimant….

 

Franck

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