La nuit qui vient....
Nul lieu ne nous attend.
Nul temps ne nous espère,
Nous sommes issus d’une fièvre ou d’une folie, nous sommes une trace qui s’épuise dans l’infini des cieux,
une ivresse à la dérive, une note qui s’obstine, un rêve qui s’effiloche, un simple
souvenir dans la mémoire des dieux.
J’écris pour effacer l’empreinte des cendres sur les rebords du rêve.
J’entends le ruissellement des heures dans les crevasses du temps
Et j’ai peur. Seulement peur.
Du silence, et de l’ombre de la neige dans l’échancrure d’une évidence.
Nul lieu ne nous attend.
Nul temps ne nous espère.
Dans les plis du papier la mort déploie une parole rouillée, la vieille parole,
Celle des miroirs sans reflets, celle de la langue agenouillée.
Désormais l’argile des mots s’effrite.
Il ne reste que l’écorce d’un baiser sur la prunelle d’un sein.
Et la lenteur de la mer.
Toujours la lenteur de la mer, l’usure et l’étouffement de l’innocence, comme si la volupté des sanglots, devenait les seules semailles.
Il me faudra attendre demain, et encore demain, puisqu’il n’y plus d’enfance, attendre que s’éteignent une à une les lumières des lucioles sur la corolle de la nuit qui vient.
Franck