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J'irai marcher par-delà les nuages
31 mai 2017

- 53 - L'angle...

Dans l’angle du jour se trouve le point d’une immense fatigue. Le point de la lumière la plus faible. Quelque chose, là, s’infléchit, se tord. Quelque chose, là, nous revient du fond des âges, comme un œil hagard qui dévisagerait l’insignifiance de nos actes, la faiblesse de nos élans. L’œil hagard de la mort qui nous regarde avec envie. Il existe dans l’angle du jour un point qui nous laisse sans peur, puisque nous y sommes sans force. L’épuisement efface tout du désir, et le temps croupit comme un marais oublié. Il y a dans chaque journée quelque chose qui nous renie, quelque chose qui nous abandonne. Tout le corps est pris dans cette masse de fatigue, juste dans l’angle du jour.
Dans l’angle du jour se trouve un point d’une immense fatigue. On croirait une cathédrale, mais en vérité c’est un point minuscule, vaste comme l’attente.
Rien ! Sinon cette immense fatigue, massive, vivante. Ce n’est plus la vie, ce n’est que le deuil, ce deuil inséparable des angles. Le corps pourrait nous lâcher, là, dans l’instant de cette fatigue immense.
C’est là que l’écriture se niche, dans cette désolation sans nom, dans cet angle.
Au début, subsiste cette immense fatigue, puis arrive la solitude, après seulement on se met à écrire. Dans l’angle. Toujours dans l’angle. Là où la nuit chante.

Franck.

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