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J'irai marcher par-delà les nuages
3 juillet 2017

- 75 - L'espace inconnu...

Car le texte doit révéler l’inconnu. Non pas l’inconnu du savoir, mais le toujours innommé qui git en nous : le fou, le saint, le lumineux. L’inaccessible présence qui nous brasse. Écrire, c’est se défaire de nous. L’entêtement du geste. L’acharnement d’une répétition qui nous efface peu à peu. Labyrinthe de miroirs. Où se démêlent l’absent de l’écriture et le présent du texte. Où se dédoublent les voix. Se situer juste à cet endroit de l’âme où le retour du même n’est pas exactement le même. Comme si l’écho nous revenait prononcé par une autre bouche. Décalage. Contretemps. Contrepied. Esquive des présences qui toujours se dérobent, toujours surgissent. Là. Dans ce champ des défaites. Où les ruines ne sont plus le résultat de la décomposition du nouveau, mais où les ruines seraient toujours l’expression la plus nouvelle du futur.
La voix se superpose, puis efface le sens des mots. Ce qu’il y a de vacarme en eux. Les mots qui perdent leurs sens sont des mots aggravés. Des étoiles.
L’écriture avance vers les confins, vers les lieux du décollement du sens. Imprenable. Même par la main qui la produit. Surtout par cette main. Un cheminement, paume ouverte. Prête aux stigmates. Comme le signe d’un accomplissement. Lequel ?
L’accomplissement de la nuit. Même de jour, c’est la nuit que nous accomplissons en nous. Pour maintenir l’étrange. Décoller la lumière du réel. Être au repos du réel. Enfin accueillir ce qui vient. Ce qui vient. Œdipe. L’ermite. Anéantir toute explication. Engloutir toute signification. La grande nuit de la toute présence, celle qui nous rend à nous-mêmes et au monde. À la nudité. À la pauvreté. Passer du tremblement à la tremblance. Passer du feu à la flamme. L’œuvre.
Traverser.
Jusqu’à l’intense immobilité d’un silence. Le texte est habité d’une puissance vivante qui m’écrase chaque fois un peu plus.
Entre l’amour et le désir, il y a un espace.
Entre l’écriture et le texte, il y a un espace, le même.
La nuit. L’imprononçable nuit. Le lieu des grands gisants.
Entre mes lèvres et Tes lèvres. La nuit.
La nuit que je traverse à chaque mot, pour Te rejoindre, enjambant les gisants et les siècles.
Retraçant infatigablement le chemin qu’il Te faudra consacrer.

Franck.

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Commentaires
F
Merci d'être passer déposer ces mots d'encouragement, et d'être sortie de l'ombre l'espace d'un instant.<br /> <br /> Franck.
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B
J'aime beaucoup votre écriture. Elle m'inspire et me fait rêver!<br /> <br /> Il y a très longtemps que je vous lis dans l'ombre<br /> <br /> Continuez ainsi et merci
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