Trébuchement…
Trébuchement. Avec le sursaut pour éviter la chute. Rien du poème n’est prémédité. Quelle que soit la constance mise à la table d’écriture, quelle que soit la patience, le travail. Rien du poème n’est prémédité. Il y a toujours un trébuchement, un sursaut, une contorsion de la parole pour éviter la mort. Encore un peu. Juste un peu. La métaphore ouvre sa corole pour récupérer dans sa vasque les mots dans leurs déroutes. On se croirait sauvé. Pourtant, on se trompe. Mais c’est la seule chose que l’on sait faire. Le poème nait d’un échec.
Au commencement était la perte. Après ce fut le manque. L’attente. Écrire, c’était tenter d’échapper à la perte, au manque, à l’attente, y échapper tout en y revenant toujours. L’écriture reste mon seul présent encombré. La possibilité d’une présence à soi-même. Un évènement imprévisible. Advenir, là, dans cet instant, qui ne vient jamais.
Franck.