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J'irai marcher par-delà les nuages
30 juin 2013

Deux silences.....

Il y a deux silences qui accompagnent l’écriture, le taire et le vide, les deux parfois se  confondent. Deux univers du manque s’affrontent en nous. Dans le premier c’est qui nous nous absentons de la langue, dans le second c’est la langue qui s’absente de nous, l’un résiste, l’autre s’effondre, l’un nous vient d’une fatigue, l’autre d’une innocence perdue…

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L’écriture ne vient que par des trous de silence. Dans ces espaces désertés se dessinent les contours du sens. Le réel est l’envers de ces trous. L’autre rive du ruisseau. Ecrire est une traversée

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Nous somme une énigme moins pour les autres que pour nous-même.
L’écriture est la langue de cette énigme. Une clé semble possible. Ecrire est cette quête.

Franck

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23 juin 2013

L'os....

Car il est une saison au-delà de laquelle il est nécessaire de débarrasser la langue des tourments qui l’encombre, des émotions qui la masque. Il est un lieu de l’écriture situé plus profond que les chairs, là se tient l’os. Ecrire commence à cet endroit. Ecrire commence avec la seule confrontation qui vaille, celle des formes obscures et sans nom, avec la langue secrète, et mystérieuse de l’os.
Ecrire, sans autre projet que d’oser le frottement des ombres et des mots, et de tenter dans la phrase qui se déploie de retrouver les mouvements des siècles, ceux de la mer, du vent, l'inexprimable voix.
Ecrire c’est retrouver une langue qui nous précède.
Dans la désynchronisation du temps et de la langue, dans l’écart, surgit l’écriture, faite d’urgence, et de la folie du vivre.

Franck

22 juin 2013

....

Ecrire, c’est entrer dans un ordre de signification différent.

Franck.

18 juin 2013

La phrase...

Le mystère ne vient pas de la phrase, mais plutôt de ce qui l’entoure. Sa genèse, le silence qui l’a amené aux portes du dire, sa mort souvent. La phrase ne dit pas la victoire sur ce qui veut l’empêcher d’advenir, elle dit toutes les défaites de ce qui ne sera jamais dit, de ce qui s’est effacé  sur la langue. Elle nous saisit surtout dans ce qu’elle tait.
Si elle n’est pas chargée de silence, de gravité obscure, elle se défait à la première lecture. Nous ne lisons jamais que l’écume d’un silence.
Et certains livres sont trop bruyants pour qu’on entende ce qui gît dans la nuit de leurs phrases.

C’est la lenteur qui nous tient éveillé, c’est elle qui nous maintient dans l’attente, c’est elle qui charge nos mots d’un étrange pouvoir, celui de dire l’impossible dire. Chaque phrase est une folie arrachée à la nuit, un coquelicot volé dans un champ de luzerne.

Le sens est un surcroit qui ne vient jamais des mots de la phrase, il vient d’ailleurs : d’un son, d’une lumière, d’une effraction, d’un manque, d’un souffle qui s’épuise.
Elle ne survit, cette phrase, que par ce qu’elle se sait en sursis. Elle est le reste d’un combat où les ombres s’affrontent entre la peur et l’oubli.

Franck

9 juin 2013

L'innocence...

L’innocence ne cesse de nous rappeler son effacement.
Je suis sans savoir. Le geste se déploie, je ne sais rien de lui, je me suis défait des raisons, des causes, des paroles ou des pensée inutiles. Je me défais de moi, de mes histoires, de mes intrigues, de mes doutes, de mes certitudes. J’avance dans un geste dépouillé, nu, incompréhensible. Seulement la phrase, les mots, les sons, la cadence, le surgissement, et toute cette folie d’écrire.
Il y a dans toute innocence la puissance d’un diable qui veille.
L'innocence est peut-être cette marche infinie, vers un lieu jamais atteint, un long chemin de purification, chaotique et dangereux, une longue mise à nu, jamais achevée, une tentation, plus qu'une tentative.
Nous n'écrivons que pour cela, pour cette folie qui nous fait croire que dans l'oubli de soi, dans la déraison, dans cette soif de l'impossible, dans le renoncement, une once de pureté nous serait rendue, qu’une once d'innocence pourrait être cueillie, nous ne sommes jamais assez fou pour être vraiment innocent.
L’innocence n’est pas un pays perdu, c’est un pays imaginaire, en contre point du réel.
Ecrire en est la trace oubliée, ou le point de fuite.
L’innocence ne cesse de nous rappeler son effacement. Sans doute la raison pour laquelle écrire s’obstine pour en revivre le souvenir. Un souvenir absent, son absence même, donnant au geste d’écrire son sens de pureté déchue.
Il y a dans toute innocence la puissance d’un diable qui veille.

 

Franck.

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2 juin 2013

Vrac.....

Nous écrivons toujours sur une page de nuit. Une page entièrement noire. Parfois nous grattons assez fort le noir pour faire apparaitre le blanc de la langue. Parfois, aussi, nous grattons trop fort. La page se déchire, la nuit saigne, la parole meurt avant que d’être dite.

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Ici, le « je », le « on », le « nous », s’entremêle en permanence. Ils sont là, pour dire l’indifférenciation, le « non-lieu » de la langue. Sa défaite. La défaite de celui qui la déplie.
Ici, le « je » ne fait pas de portrait. Il n’y a pas de psychologie. Il profère le récit de la légende. Il est juste un point imaginaire où vient s’accrocher le réel.
Le « on », c’est l’impossibilité du lieu.
Le « nous », tente comme un geste désespéré, de désigner une humanité incertaine, une fraternité dans l’ordre du temps et du destin. Il protège le geste d’écrire d’une trop grande complaisance.

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L’écriture est trouée, parce que la langue est trouée.
Lorsque la phrase se déploie, puis se ferme, et se clôt, elle dessine un trou. Les écritures non trouées, ne disent rien. Il nous faut sentir ce trou, le vertige qui l’accompagne, sans doute la peur, celle des grandes tragédies. Lorsque l’on va, par folie, chercher la langue gisante entre l’os et la chair, lorsqu’on la tire, souvent dans un déchirement, pour la faire surgir, elle a la forme du trou qui nous habite, ce trou qui nous fait, ce vide qui nous révèle, qui  nous construit.
Je suis un précipice.
Le vide hante nos vies.
Et vivre c’est chuter, sans fin. Le reste n’est qu’illusion ou divertissement.

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Ecrire, c’est maintenir l’écart.
Tout tient dans ce pas de côté. Passer du « contre » la mort, au « avec » la mort.
L’écart est le lieu de notre solitude.

 

Franck

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