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J'irai marcher par-delà les nuages
24 février 2007

Trop.....

La juste mesure du contenu et du contenant. Et du geste qui porte le texte à nos lèvres. Est-ce cela écrire ?

La mesure m’ennuie.

Il n’y aurait pas de règle, pas de loi. Simplement la voix pleine au ventre les mots. Il n’y aurait rien de conforme dans l’écriture, et les mesures s’excèderaient elles-mêmes, se déborderaient sans cesse. L’écriture serait l’art du déséquilibre, et du trébuchement, et du sursaut qui suivrait pour éviter la chute.

Ou seulement le long soupir qui l’accompagnerait dans la chute.

 

C’est l’art des bâtisseurs de ponts. Relier des rives, des constellations. Tout ce qui nous habite, tout ce qui est éparpillé dans nos nuits. Tous nos continents démembrés.

Nous avons de drôles de cieux à l’envers du crâne et de singuliers fleuves circulent dans nos chairs. Et l’arche des mots repose sur un souffle. Et les pierres de la voûte s’adossent les unes aux autres sans rien pour les maintenir, que de vagues rêveries, et les souvenirs font office de ciment. Et chaque mot du texte pousse vers le suivant pour vaincre apesanteur, pour éviter la chute. Et cette poussée est parfois désespérée. « Fragile et robuste ». Comme l’arbre qui tient dans sa poussée et la terre et le ciel. Et la terre et le ciel. L’écriture est un arbre de porcelaine aux feuilles de cristal.

Et le vent se perd dans son propre reflet.

 

 

La juste démesure du contenu et du contenant. Les écritures qui portent, qui trouent, sont celles qui sont déportées, déviées. Celles qui dérivent. Les écritures à souffle sont celles qui sont essoufflées, consumées. Et je sais des écritures désaccordées qui rendraient Mozart jaloux. Le débordement. Le déluge. Voilà. Seul l’excès convient à la voix. Il faut bien que l’eau déborde pour faire naître les sources. Il faut bien de la démesure pour pénétrer la pierre. Il faut bien un excès de joie ou de tristesse ou de silence, pour que la vie se survive. Il faut bien submerger la chair.

Un océan au bout de la jetée.

Un baiser au bout du silence.

 

La funambule avance dans la fragilité de son pas. Ce qui la fait avancer, ce n’est pas son équilibre, mais l’excès de déséquilibre. Tant de déséquilibre, que l’on croit la voir danser, avec son ombrelle rouge au bout des doigts. Un pas de danse au dessus d’un cœur béant.

 

C’est bien lorsque le contenu épuise le contenant que l’écriture apparaît. Il en va de même lorsque le contenant outrepasse le contenu, où, à force de formes, des sens nouveaux et inconnus apparaissent. Dans un cas comme dans l’autre c’est l’excroissance qui signe. Il en va de même pour le silence.

Il va de même pour l’amour. Que serait un amour sans les débordements de printemps, sans ce temps devancé, inondé, sans les murmures qui appellent le cri ?

Et la solitude à profusion, comme un richesse inépuisable.

Le texte tient par l’expansion des mots qui le traversent. Par l’hémorragie qui les suscite.

Et même la pénurie doit être excessive. Même le manque. Surtout le manque. Le manque en abondance.

Franck.

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17 février 2007

L'infinie négligence des dieux.....

Ecrire c’est détrôner les dieux. Comment pourrait-il en être autrement ? Que vaudrait une parole qui ne viserait qu’à les servir ? Il n’y a pas d’orgueil là-dedans. Simplement le déploiement d’un geste nécessaire. Les dieux nous ont inventé pour qu’on les tue. Le poète achève la création du monde. Il faut bien une humilité démesurée pour entreprendre ce meurtre lent et silencieux. La terre, l’univers, les constellations appartient à ceux qui les prononcent, à ceux qui les nomment. Les dieux nous ont désignés, nous ont assignés, mais c’est bien le poète qui a le pouvoir de les dire, de les nommer en retour. De les effacer.

Ecrire c’est bien tracer le domaine des dieux et d’y mettre le feu. Pouvoir contre pouvoir. Magie contre magie. Miracle contre miracle. Et le poète a un avantage dans cette lutte, car il n’a pas l’arrogance des dieux, il n’a que son désespoir et parfois sa désinvolture. Et c’est bien suffisant. Ecrire c’est nommer l’infinie négligence des dieux.

Le Christ ne savait pas écrire, ce n’est pas un oubli de la part de son père. On a bien vu comment il a fini. En piteux état. Et le poète a bien retenu la leçon. Et dieu n’en fini pas de mourir à son tour. Et chaque mot, chaque texte, chaque note, le dénie un peu plus.

Les dieux nous inventé pour qu’on les tue. A chacun son destin, à chacun sa misère. Ils ont l’éternité mortelle et ennuyeuse, et nous avons l’infini, et la solitude, et le silence qui les accompagne, et l’amour qui les brûle, et le sang qui les sacre. Et la patience. Et le rêve. Tout ça dans le geste du mot. Ils ont la puissance, et nous n’avons que la fragilité en retour. Notre sainte fragilité, notre épuisement, nos coins d’ombres, notre pauvreté. Car c’est bien de là que part ce geste grandiose, c’est bien notre main vulnérable et tremblante. Et nos cathédrales valent les leurs. Car je sais des mots ruisselant comme la lumière des vitaux, je sais des cryptes de silence pétries dans la pierre des prières, je sais des recueillements, et des passions et des chemins de croix qui valent bien les leur. Et chaque texte vaut une église. Et le simple murmure d’un poème fait chanceler la moindre chapelle.

Franck.

11 février 2007

La départition, ou le château de lecture....

Car l’écriture ne nous appartient pas. Posée ici, elle est vouée à l’errance. C’est une mendiante vêtue de sa seule pauvreté. Elle est bien moins qu’un enfant qui vous quitte. Elle a nul lieu, nulle direction. Elle est à peine un bouchon dans l’océan. Posée ici, elle appartient au hasard. Elle ne reviendra jamais frapper à votre porte. Elle est vouée à l’errance à la recherche d’autres solitudes, jusqu’à la cendre de la cendre.

Le destin du texte c’est la perte, c’est la désolation, c’est la mendicité. Le texte voyage entre deux absences. Un peu comme l’amour. Il erre entre deux solitudes. Un peu comme l’amour. Et le voile qui le couvre, c’est la mort qui rôde. Comme un feu qui s’étouffe par manque de souffle. Par négligence. Par abandon. Le texte posé ici, est le nom même de l’errance, de la perte, du manque sacré. De l’attente souveraine.

Le texte posé ici est un désert qui ressuscite à chaque caravane qui le traverse. Il est passage, franchissement. Ecoulement sans fin.

Une fois posé ici, le texte n’a plus de forme, ou alors il les a toutes, il est prêt à suivre n’importe qui, n’importe quelle insuffisance, n’importe quelle bouche. Il a la forme d’un autre, d’un inconnu, d’une absente. Et à chaque rencontre il offre sa gorge, son ventre pour se faire pénétrer d’une solitude nouvelle.

Le texte posé ici se joue des présences. Il vient de l’ombre. Il y retournera. Il tient la mort par les deux bouts. Et pourtant il n’est rien, sinon la forme la plus achevée du vide. Et sa puissance est celle d’un fil de soie tendu entre deux planètes. Et c’est un vagabond entre eux exils. Et il mendie la solitude et le manque, puisque c’est sa seule nourriture. Puisqu’il vient de là, puisqu’il y retournera. De l’eau sur de l’eau. Du temps sur du temps. La désappartenance. Le dessaisissement.

Aux noces du texte il n’y a pas d’invité, ce sont des noces furtives, puisqu’elles sont dérobées au hasard, à la fatalité. Noces de l’absence et du silence. Fêtes de nos désespoirs où l’on consume les chairs brûlées de l’amour, et les visages perdus. Oui, tous ces visages égarés. Nos temps d’affaissement. Le temps du texte arrache les mauvaises herbes de nos vies, pour en faire des bûchers, et souffler sur nos cendres. Nos cendres à venir.

Le texte posé ici, dans son indécence, mêle nos morts successives et nos résurrections. Les miennes, à toute les autres. Frères de mort et de résurrection avec ce texte aux paumes ouverte.

Le texte naît du silence et du malentendu qui l’accompagne. Et c’est de ce clivage, de cette séparation invincible qu’il naît. C’est de cette rupture de silence, de cet échange de silence qu’il naît. Et du malentendu qui l’accompagne. Et c’est pour cela que la voix chancelle un peu. L’oreille de l’œil est sourde au monde, elle ne sait que vibrer, frissonner de sa désappartenance. De son dessaisissement.

Et la voix tremble, comme si toute lumière ne pouvait surgir que de ce malentendu consenti. Que de ce secret tacite, scellé au cœur de la nuit.

 

Chacun a dans les mains du coeur un morceau du symbole. L’écriveur, et le lecteur. Et si le hasard leur fait rapprocher les deux morceaux qui pèsent sur leur vie, quelque soit la coïncidence, ou quelque soit l’ajustement, il reste toujours une difformité inconciliable. Et c’est là, là dans cet espace impossible à combler, que réside la lumière. Le miracle.

Le texte vit de cette apparente similitude, et il brille de l’impossible. Il brille d’un trou, d’un trou d’inconcilance par où s’échappent la vie et l’espérance dans cette hémorragie de silence.

Franck.

10 février 2007

Couture.....

Un temps qui n’a pas de rive. Dans quel temps se passe l’écriture ? Dans quel présent je suis ? Là, maintenant. A découdre les ourlets de l’univers, comme si le temps faisait des plis, comme si l’on pouvait être prisonnier d’un bourrelet, ou d’un revers. Point de croix sur point de saignée. Ravaudage de la mémoire. L’aiguille des mots pique les bords du trou. Pique à l’endroit du débordement. De l’écoulement. L’aiguille des mots rapièce le temps défait. Alors on retient les bords de l’univers, on essaye à chaque texte de contenir la déroute, la disparition. Et on pique pour traverser au plus profond, on tire sur le fil des souvenirs, on tire sur le fil de nos jours, le fil de nos attentes. Et ça fait toujours un peu mal. Piquer le lieu fragile de notre vie effilochée. Les chairs peuvent se déchirer. Souvent elles se déchirent les chairs. Souvent le texte se coupe. Souvent c’est une catastrophe. Souvent on se dit que c’est une tâche impossible. Un point de croix sur un point de saignée. Chirurgie du désespoir. De la lenteur. De la constance. De l’oubli.

Ce temps qui échappe au temps. On tire sur les bords de l’univers pour les poser là, sur la page. Avec cette pauvreté des mots et notre pitoyable espérance. Bord à bord. Et piquer. Suturer cette béance, sous le regard moqueur de nos siècles. Avec cette aiguille trop grosse, avec cette aiguille qui emporte les morceaux de chair.

Pourquoi cette joie étrange à chaque piqûre des mots ? Pourquoi cette jubilation à tisser tout ce malheur, à broder ces motifs inconnus sur cette trame infini ? Pourquoi coudre cette robe de fête pour une silhouette incertaine ? Pourquoi… ?

Franck.

4 février 2007

L'inspiration....

Ce n’est pas l’inspiration qui vient à nous manquer. Elle compte pour rien. Ce n’est pas l’inspiration, mais la volonté acharnée de vivre. Un vouloir. On fait porter à la littérature ce qui appartient à la vie, à la vie pure. A la nature ignée du sang.

Le texte s’obscurcit, non pas lorsque les mots viennent à manquer, mais seulement lorsque je démissionne de la vie. De toute la vie. Avec la mort au bout. Lorsque je ne consens pas à brûler assez vite, assez fort.

C’est le vouloir vivre qui fait écrire. Et le vouloir vivre nous met immanquablement en face du pire de nous-même.

C’est ce pire qui nous fait reculer.

Les mots se refusent, eux, à la mort qui en nous s’avance. A la mort avec laquelle on est prêt à pactiser. Le texte s’effondre toujours sous le poids de notre propre lâcheté. Les mots ne se rendent pas, ils ne capitulent pas, ils s’éloignent de nous. La mort ne les capture pas vivant. Ils sont libres. La prison est pour nous.

Au moment d’écrire nous sommes un nœud de relations, un nœud de forces dont les plus importantes tentent de nous broyer. La dignité de l’écriture réside dans cette lutte étrange, presque invisible entre nos désirs contradictoires et le brasier du sang. C’est de ce frottement que naît le texte. De cet écrasement vaincu.

Ecrire touche aux confins de l’univers, pour essayer de les dépasser, c’est le geste des dieux, qui tracent un grand cercle de feu dans lequel ils jettent les galaxies dans un grand éclat de rire.

Alors, ce n’est pas l’inspiration qui vient à manquer. C’est notre bras qui tremble. C’est la vie qui reflue en nous. Un continent qui recule, qui s’efface. Et le soleil peut alors se lever sur la vacuité de nos jours.

Franck.

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4 février 2007

Charon....

Chaque mot du texte est un morceau de solitude. Il est un pays clos, un monde à lui tout seul qui nous laisse souvent à l’extérieur de lui. Chaque mot du texte charrie des âmes mortes. Nos âmes mortes. Chaque mot du texte devient Charon qui nous fait payer cher la traversée du fleuve. L’oubli. Il réclame son du, sa part de vie tremblante, sa part de chair écarlate. Chaque texte est une nef vagabonde sur les eaux noires. Vacillante. Toujours au bord du naufrage. Il y a des solitudes là-dedans. Des tristesses dans la pliure des lettres, à l’articulation des mots. Et les élans que l’on espère nous viennent du souffle de nos héros défunts. Il y a des enfers dans les mots qu’on écrit. Des petits et des grands enfers. Les mots on le goût de la fin, c’est leur façon d’être en avance sur nous, d’une saison, d’une vie, d’une mort. Les mots que l’on écrit ne sont pas des mots, ce sont des comètes. Derrière leur lumière ils traînent une longue queue de misère. Des chaos. Des mémoires. Le texte est un engloutissement. Il sacre une disparition.

Franck.

4 février 2007

Photos.....

Dans le texte qui précède j’avais inséré des photos. Je les ai enlevé.

Il faut savoir ce que l’on fait : si on écrit, ou si on fait de la décoration.

Soit le texte tient tout seul, soit il ne tient pas, et s’il ne tient pas… que j’aille au diable !

Franck.

3 février 2007

L'offrande....

Pour elle, je veux d’abord un grand silence. L’accueillir à la porte, et sous l’arche d’un grand silence. Un grand lac bleu de silence. Puisque le silence agrandit l’espace et réduit les distances.

Les paroles nous éloignent. Elles arrivent avec leurs cortèges d’ombres verticales. Et froides. Et leurs miroirs aux alouettes, et leurs reflets. Alors, je veux d’abord un grand silence.

Comme une première nudité. Comme la première offrande.

Car le silence est un diamant, un socle de marbre. Une source. C’est une église. Déjà une promesse. Le serment le plus juste des amoureux. Serment du sang.

Alors je veux d’abord un grand silence.

« Entre ici, dans ce silence…entre ici, tu es chez toi… c’est la clé qui ouvre toutes les portes, même celles de l’univers. Entre ici, puisqu’il te faut l’infini comme horizon et l’éternité comme ciel de lit. Entre ici, car c’est mon œuvre la plus achevée, et je te la donne pour t’en faire un royaume. Elle te donnera la puissance des océans et le pouvoir des rois. Entre ici, dans ce silence, longtemps mûrit dans mes chairs… je te le donne, il a soutenu mes années perdues, mes guerres inachevées, il a léché mes blessures, baisé mon front lorsque l’épuisement écrasait mes pas, il a accompagnée mes nuits d’errance. Je te le donne, puisqu’il a fait de moi un homme encore vivant. Si fragile mais tellement vivant… Entre ici, puisque mon silence à la forme de ta bouche, la forme de tes mots, puisqu’il pèse le poids de ton âme, puisqu’il t’attend depuis la nuit des temps…. »

 

 

 

Chaque jour de ma vie, j’ai rajouté un grain à cette grappe de silence. Chaque jour valait un grain d’or de plus sur ma grappe de patience et de lenteur solaire.

Grain par grain.

« Entre ici, et mord dans ces fruits gorgés de jus de constance… ici, tu pourras accrocher tous tes chemins de croix, toutes tes paroles, tous les mots prononcés et tous ceux à inventer. Tu pourras y broder tes rêves, y sculpter ton impatience. Tu pourras le fleurir, le labourer, le creuser, le lacérer, si tu le souhaites. Sur les murs de ce silence, tu pourras installer ton ironie joyeuse et ton désarroi aussi, et tes pas de danse. Car ce silence est ma seule richesse, il est mon océan toujours renouvelé, le lieu de ma seule obstination, de ma seule ponctualité, de mon unique justesse. Il ne m’a pas fait fort, il m’a fait puissant, c'est-à-dire fragile. Alors, prends-le, il est à toi, je te le donne… Il est tremblement, il te fera le souffle pour crier, il sera l’horizon de tes murmures, le puits pour ta soif, et les quatre saisons de tes heures. Prends-le pour rire, pour chanter, prends-le pour dormir pour couvrir tes souvenirs, prend-le pour réchauffer ton attente et ciseler tes baisers. Prends-le, et peuple-le de ta présence, de tes caresses, emporte-le dans tes absences, dans tes cavales, nourrit-le à ta bouche, à ton lait, à ton ventre, à ta vie…mords ma chair de silence, mords cette grappe, fais-en craquer chaque grain, libère la lumière du temps et bois jusqu’à l’ivresse, jusqu’à l’oubli, jusqu’à l’effondrement des temps… »

Voilà, ce que je veux pour elle. Ni perles fines, ni robe d’apparat, ni palais ni châteaux. Je veux le mieux, le plus inaltérable, pour elle. Ma seule richesse, mon silence de fruits. Puisque l’amour a besoin de silence, puisque c’est son eau sacrée, sa seule pitance. Puisqu’il accompagne le désir et le sacre dans la chair, juste après les cris, puisque c’est une aube de reconnaissance et l’aveu qui suit la nuit. Voilà, ce que je veux pour elle.

 

Et seulement après, je veux pour elle un chemin. Pas de perles fines, pas de robes d’apparat, pas de palais, pas de châteaux, rien de ce qui se voit, rien de ce qui se touche, rien de tout cela. Seulement un chemin, débarrassé des peurs. Un chemin qui serpent et qui monte, qui appelle la neige, un chemin dans la langue, qui enlace nos mots, un simple chemin de terre bordé de landes et de bruyères, un chemin de rocailles, pour soutenir nos pas, un chemin de lenteur aux talus de nuages, étoilé de lucioles. Un petit chemin suspendu, juste assez fou, juste assez large pour elle et moi de front. Elle et moi de front…

Franck.

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