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J'irai marcher par-delà les nuages
28 octobre 2017

Tu es...

Si tu étais le Feu, tu ne serais pas un feu intime, serein, mais plutôt ce brasier ardent aux flammes exubérantes. Ou peut-être serais-tu cette clarté incertaine, perdue et vacillante d’une bougie posée au bord de la nuit.

Si tu étais l’Air, tu ne serais pas le mouvement, l’agitation, mais seulement le frémissement, le dialogue subtil d’une brise intermittente dans les feuilles tremblantes d’un grand peuplier, l’été, lorsque tout hésite et se tait.

Si tu étais la Terre tu ne serais pas celle des labours épais, gras et fumants, tu serais celle des chemins de Provence aux odeurs singulières offerte aux dieux du vent, terre de méditation, terre claire presque blanche, pure, presque trop pure.

Si tu étais l’Eau, tu les serais toutes.
Celles des sources qui hoquettent,
celles des ruisseaux qui dégringolent en s’amusant,
ou celles immobiles et profondes des lacs.
Pour tes jours de puissance, tu serais fleuve triomphant, roulant sa cavalcade comme une horde obstinée, eau chargée d’espérance sautant dans des cris de joie par-delà les cataractes.
Et le soir, à l’heure de la prière, tu serais l’eau de la mer,
eau lancinante et berçante du pays de l’enfance,
cette eau laborieuse, remontant vague après vague ses grandes marées de l’âme, égrainant son écume comme un beau chapelet, eaux magiques et mystérieuses.

Mais tu n’es ni le Feu, ni l’Air, ni l’Eau, ni même la Terre.
Tu es bien plus que cela.
Tu es née d’un silence,
Ou simplement d’un souffle.
Tu effleures mon âme d’un unique, d’un si tendre sourire.
Tu es née de la nuit, du concert des étoiles et d’un rêve ancien.
Tu es mon aurore blanche et pâle.
Encore toute enveloppée de désirs nocturnes.
Née d’un matin d’ailleurs, d’outre vie, bien au-delà du temps qui passe.
Tu es ma beauté tranquille et paisible,
Ma beauté rare qui surprend mon regard, beauté faite de transparence lumineuse et d’envoûtements.
Tu es mon voyage qui transporte mon cœur vers des contrées impénétrables, inexprimables, si lointaines.
Tu es mon parfum à la fois subtil, ensorcelant, aussi léger qu’une caresse. Insondable. Presque impalpable comme un voile de soie.
Tu es ce chant profond coloré de résonances intrigantes, et de douces incantations murmurées. Complainte divine qui appelle la grâce.
Tu es ombre et lumière.
Sous tes doigts se dessinent les mondes.
Et ton rire est ma voie lactée.
Née d’un silence,
Ou simplement d’un souffle.
Princesse céleste, aux yeux azur comme les souvenirs, à la peau opale comme une promesse, au sourire bleuté comme une énigme.
Née d’un silence,
Ou simplement d’un souffle.

Franck.

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21 octobre 2017

L'aveu...

L’aveu est une parole d’ombre. Le murmure en est le lait. La seule nourriture.
Derrière la porte de la mélancolie se trouve l’aurore.
Et sur le seuil des limbes il y a des coquelicots audacieux.
Tu as trop débordé en moi, j’ai dû quitter mon corps pour te faire de la place.
Il nous faudrait la nuit pour soulager nos misères, protéger nos nudités.
L’aveu c’est des braises sur la fatigue d’une vie.
Même l’insomnie devient trop étroite.

Franck.

15 octobre 2017

Petit matin...

C’est au petit matin, dans le jour à peine naissant que les mystères les plus profonds se dénouent. Il ne faut pas croire que là, dans cet instant de dessillement, des vérités se dévoilent. Notre lucidité est la forme première de notre aveuglement. L’espérance est ce que nous laisse la nuit, l’illusion de nouveaux départs, de nouvelles certitudes. Le sens des choses n’est que le sens du temps qui s’épuise. Nous nous accommodons, tant bien que mal, de cet épuisement.

Franck.

8 octobre 2017

Devant toi...

Je te nomme toujours. Pour baptiser l’aube. Conjurer le bannissement. Est-ce que cela a un sens ? Pourquoi ce sombre vouloir qui bouscule la raison ? L’évidence ?
Traduire de l’absence un silence amputé de ta présence.
L’horloge salue ma défaite avec opiniâtreté, constance, jubilation.
L’aigle passe, songeur, dans un ciel qui s’ennuie.

Je ferai un tour de la terre, pour venir poser ma tête sur ton ventre
Et je serai le pèlerin épuisé par sa foi, écrasé pas sa route. Tellement tremblant.
Devant toi.
Je traverserai cet océan dévoré par l’azur, crucifié d’insistance, d’inquiétude
Je chuchoterai jusqu’à l’étouffement. Immobile.
Devant toi.
Je serai apôtre foudroyé par l’évangile de tes yeux.
Devant toi.
Je serai cavalier, je franchirai ces grands champs de neige pour poser à tes pieds l’ombre oubliée des pôles.
Devant toi.

Je me ferai pauvre pour n’avoir que toi comme richesse
Je serai poète pour n’avoir que tes jours à dire….

Je te nomme toujours. Pour purifier le soir. Accompagner le deuil.
Alors je guette l’étincelle. Assidu. Ardent.

Je te nomme toujours.
Pour ne pas être muet
Pour rester vivant.

Franck.

1 octobre 2017

La silencieuse...

La silencieuse passe d’une attente à l’autre. Souveraine et déchue. Conquérante et
défaite. Sur sa bouche la marque d’un baiser toujours renouvelé, ineffaçable.
La silencieuse caresse le temps, glissant ses doigts dans la fourrure des
heures.
Le silence est une passion brûlante. Qui n’a pas d’autre nom que la trace de
cendre qu’il laisse dans le regard. La silencieuse écoute l’horizon, le chant
monocorde et lancinant de l’horizon, l’écho dans ses chairs des distances
infinies.
La silencieuse est une amoureuse blanchie de souvenirs et de vouloirs
inconnaissables, toujours en avance d’un désir, en avance d’une saison. Comme
les terres perdues de l’océan, ces îles singulières, sans paroles, vouées aux
chants des marins, des houles, des vents, inconsolables des temps à venir.

Franck.

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