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J'irai marcher par-delà les nuages
26 septembre 2020

La voix trouée…

 

Écrire, c’est tracer une frontière. À la fois une limite, un passage. Un au-delà de la limite. Écrire est un lieu de passage où la langue et la voix partent pour l’exil.
Écrire, parle déjà une autre langue que la nôtre.
Écrire, c’est passer la ligne imaginaire de l’être. La ligne inimaginable.
Le pays d’après recèle des dangers. Des vies, des morts.
Le pays d’après n’a pas de nom. Rien ne le désigne. Il n’est pas innommé, il reste innommable. Écrire le sait. La voix qui parle « l’écrire » le sait. C’est pour cela qu’elle est trouée.
Écrire révèle les contours d’un lieu impossible. C’est une autre langue que la nôtre. Une autre voix. On n’y reconnait pas notre vie, ni nos jours, ni nos heures. Cela ressemble un peu à notre mort. Pourtant, rien n’est triste. Même si la mélancolie s’insinue dans la voix, car écrire la rend nécessaire, incomparable, surprenante, irréprochable. Invincible.
Le pays d’après est un pays clos. On ne le connait pas, et pourtant on s’en souvient. L’écriture en fait le tour en un silence. Alors dans l’infime de cet espace des univers entiers dérivent.

Franck.

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20 septembre 2020

Une chose que l’on ne sait pas faire…

 

Alors, on consent à la dérive, comme ces glaces lourdes, majestueuses, dans les océans froids du nord. Écrire, aimer, vivre, c’est toujours un peu dériver, se perdre avec lenteur, avec grâce. Avec constance. Passer d’un silence à l’autre, jusqu’à n’être plus que de l’eau dans de l’eau.
La fonte des glaces dans l’océan, c’est la grande tragédie de la vie, de l’amour et de l’écriture. Être de grands navires à la dérive sur un océan sans horizon.
Car l’écriture fond à mesure qu’elle se dit.
Car la parole de l’écriture est une eau trop salée.
Car écrire, c’est retrouver la voix de nos premières ignorances.
Car c’est une chose que l’on ne sait pas faire, pourtant on la fait, cette chose.
Jusqu’aux larmes.
Et c’est extravagant.

Franck.

13 septembre 2020

La porte de l’infime…

 

Mes journées d’écriture sont vides. Intensément vides. Voluptueusement vides. Une place infinie pour chaque instant. Avec l’attente dénudée, sans impatience. Une avancée lente et cadencée dans le texte. Avec ce sentiment d’une urgence sacrée.
Car dans ce temps, il existe aussi des luttes cosmiques. C’est un temps ouvert. Vif. Ardent. Brulant. Fait d’absence totale. De déraison, aussi. Car dans ce temps, il y a des douleurs, des douleurs accueillies. C’est le temps de l’infime. Du petit, du fragile. Du consentement. On s’offre à notre vie pour enfin l’inviter, la reconnaitre. La recevoir en retour.
À la jonction des mots, dans cet espace qui les sépare, des univers font leur révolution. Dans ces silences qui trouent le texte, des arcs-en-ciel se faufilent. Chaque texte pèse le poids des siècles lorsqu’il passe la porte de l’infime.

Franck.

6 septembre 2020

Fantôme.....

 

Je suis un fantôme qui avance sur les décombres d’un royaume d’ombres.
                                                                           J’ai dans le cœur un abime qui bruisse…
                                                                                                           Je vais sur un fil, guidé par des chuchotements
                                                                                                           jaillis du silence.

 

Franck.

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