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J'irai marcher par-delà les nuages
25 octobre 2005

Prudence peut-être avec la petite fille.......

Il nous arrivait de faire quelques sorties. Souvent pendant ce mois précis de l'année. Où les Chemins de Croix étaient si beaux que cela résonnait face à ma toute jeune conscience de la foi, peut-être qu'il s'agissait bien de ça, la foi, appeler lorsqu'on avait besoin d'aide. Je trouvais ces endroits si beaux avant. Mais l'aide humaine n'était jamais à la hauteur contrairement à l'offense. La folie l'habitait déjà à l'époque, les folies les habitaient déjà à l'époque. Mettons ça sur le compte du pluriel. Ce n'était pas une étoile tombée du ciel, ce n'était pas une image, c'était un bloc, un gros rocher noir de plusieurs kilomètres de diamètres qui, tel l'aigle noir de Barbara, s'est écrasé dans la mer. Et les dégâts ont été considérables pour la planète. Qui avait besoin d'aide. La conscience de la foi était peut-être déjà en moi. Peut-être que j'étais déjà une meurtrière en puissance d'un Frère Roger quelconque. Il nous arrivait de sortir dans les chemins, en ville, et les marchés, où ça crie, les femmes un peu populaire, voire carrément hurlaient à qui voulait les entendre qu'elles vendaient les meilleurs poissons, les meilleures volailles, les meilleurs chaussettes. Des sous-marques disait sa femme, en noir souvent, pas musulmane mais la tête recouverte. Que tes cheveux sont jolis, il devait lui dire la nuit, lorsqu'elle lui refusait un rapport sexuel. Parce que...Parce qu'elle ne savait pas trop, elle n'avait pas envie. Peut-être qu'elle savait qu'il aimait les enfants. Toujours est-il que la folie était déjà en moi avant ce beau jour ou peut-être cette nuit. Elle arpentait le marché populaire d'un oeil humide cette femme, elle ressemblait à une ombre et elle me révulsait, c'était viscéral et je n'essayais pas de lui faire ressentir parce que ça n'avait aucune importance et parce que je ne voulais pas blesser les autres, même ceux qui me dégoûtaient. Elle lui refusait parce qu'elle l'aimait trop peut-être / Dans un petit restaurant en face du cinéma Denis m'a dit que de me rendre heureuse c'était le challenge qu'il s'était fixé et j'ai eu des pensées cyniques à son égard, en me disant que le pauvre ne savait pas vraiment de quoi il parlait. La folie humaine. Une folie à deux ? Deux salles, dont la deuxième diffusait des films improbables de séries Z me tentait bien, il faisait chaud, elle était climatisée. J'avais envie de l'embrasser et de lui dire de partir. De partir. Les folles qui sont des Hommes ne savent pas vraiment ce qu'elles veulent, comme si les couples unis, avec enfants et maris savaient ce qu'était l'amour. Apparemment, oui, ils savent. Des étoiles ? Non, des étoiles sont des étoiles. Et des blocs qui tombent du ciel sont des blocs qui tombent du ciel. C'est évident. Il paraît qu'il y a une forte demande en ce qui concerne la rêverie des fées, la vie réelle est de plus en plus dure, il paraît / Nous étions dans le temps de l'amour, et nous caressions nos corps de nos voix les plus intimes. Je lui racontais la blessure à l'intérieur, et il me racontait son âge. Car il avait la cinquantaine. Et j'avais à peine vingt-et-un an. Il était cultivé. Il était charmant, et il avait même un charisme puissant. L'amour avait une couleur pourpre, même les fleurs ont besoin de musique pour vivre, tout ce qui vivait à cette époque avait besoin d'amour. Et Edgar avait des airs d'Al Capone. Cependant je l'aimais. Il était doux, attentionné, patient. Il avait peur pendant l'amour, il résistait, sans vraiment résister mais ça revenait tout de même au fait qu'il ne savait pas bien se positionner par rapport à la jeunesse de ma personne toute entière. Sa jouissance était cachée à lui-même et à moi-même pour la simple et stupéfiante raison qu'il tenait absolument à me faire jouir tout en s'oubliant. Il existe encore à notre époque des femmes de ce genre, avant certainement beaucoup plus, elles avaient le pouvoir de renverser des rois mais attendaient que leur mari fasse ce qu'il avait à faire et puis dormaient dans l'ennui de leur vie. Une vie de Maupassant. Il était un homme comme ça, il effaçait sa jouissance comme si ça effaçait son âge et il se sentait trop vieux pour elle et pour moi. / Il lui arrivait de déposer sa pudeur au fond de l'église et ressortait vêtue de simples terreurs camouflées et ténèbreuses, presque de l'ordre de la Charogne pourrissant dans les cimetières, ceux que vous aimiez tant et qui dansent avec les ancêtres sous la forme de sacs d'os. De fines sandalettes, une jupe longue sur la peau Crépuscule de ses jambes, un chemisier blanc sur sa poitrine nue, sans maquillage, sans bijoux, ça ne lui avait même jamais trotté par la tête, avant, elle a dû, c'est vrai, ensuite, apprendre à les aimer ces broques parce qu'elle avait un métier où elle devait, comme une hôtesse d'accueil dans une bijouterie, être avenante avec les clients. Comme dans une bijouterie. Pendant ce temps-là, la convoitise, elle s'en rendait compte, mettait le monde à l'envers. Elle était dans un non-temps absolu, de toute puissance et cette puissance était froide car elle venait des glaces de l'enfer. En pleine saison des brûlures, elle pleurait d'une manière théâtrale sur scène. Elle était belle, le beau chemin de croix lui disait qu'elle était belle, dans la glace éternelle, et reflétait quelque chose de terrible et de sombre à la fois. Intérieurement, elle ressemblait à une sorcière, encore et toujours, de plus, on lui disait d'aller se faire interner, on voulait la mettre de côté, elle et les gens comme elle, car elle devait produire des effets qu'elle ne comprenait pas bien elle-même, la convoitise foutait le monde en l'air. On lui disait de la fermer, elle devait dire quelque chose d'important et en effet ça l'était. / Elle tournait sur elle-même faisant voler sa jupe et souriait en tenant sa petite voisine par les bras, la faisant tourner avec elle. Lorsqu'il arrivait, prêt à travailler la terre car il était paysan, elle arrêtait, et disait discrètement à la petite de partir. Elle ne voulait pas qu'il pénètre la petite, en plus d'elle. La parole dans la gorge, renfoncée, son oncle lui avait dit une fois : tu ne diras rien. Comme si c'était dans le Beau Chemin de Croix, et comme si c'était la voix de Dieu. Elle essayait d'aimer Denis ou un autre homme merveilleux mais bon, à son travail on avait découvert récemment une chose stupéfiante et très très dangereuse : elle écrivait sur des gens réels ce qu'elle avait entendu de leurs bouches et vus de leurs actes. Ils ne toléraient pas la liberté qu'elle s'octroyait avec les codes des rapports humains qui pour la plupart, baignaient tous dans une onde de mensonge qui devait être très ancienne comme le mal de Dieu pour réussir à drainer autant de monde de nos jours encore. Intérieurement, elle pleurait bien sûr, mais sans avoir envie qu'on la console, ni qu'on l'emmerde d'ailleurs. Alors pour aller mieux, elle écoutait la musique idiote du groupe R.E.M, rapid eyes movement, la phase de rêve active pendant votre sommeil. / Il venait poser sa tête au creux de mon cou comme si mère nature était tombée d'accord avec les pharaons d'Egypte et les gens du Pas-du-Calais, les ch'tis, beaucoup d'inceste là-bas et d'alcoolisme, beaucoup aussi. L'androgyne était une guerre à lui tout seul, et son corps de fille blessé avait enfanté d'une âme sans sexe, l'androgyne devait peut-être mourir, les animaux sentent, le sentent, comme les tremblements de terre, à l'avance, et les sirènes sonnent, et Denis partait sans que ma tristesse ne m'accable, j'aurais dû me sentir vide, mais non, son départ était son départ et je ne me sentais pas vide qu'il m'abandonne, au contraire, j'étais comme heureuse, soudain, de retrouver ma solitude qui s'appelle écriture. Je couche avec elle. Je la suce, et souvent maintenant, c'est elle, de plus en plus, elle me suce. Elle est belle, Ecriture. C'est quelqu'un de bien. Avec elle, la liberté ne me fait plus sentir vide. Ou en tout cas, la chose est plus supportable. C'est quelque chose de douloureux mais c'est un amour qui est éternel, pour ceux qui savent ce que veut dire le mot éternel, je pense que ce n'est pas sur vos terres que la réponse va être positive. / Des regards qui s'échangent sans que je m'en sente bouleversée, des peaux qui se frottent simplement pour sentir tout ce sang retenu depuis des années, plus définitivement dans un dessein qui m'échappe encore totalement, mais qui peut prétendre être le porte-parole de l'amour, et de la parole de Dieu, j'ai vu ce qu'était ce Beau Chemin de Croix et j'ai vu vos Maisons à l'extérieur, et je vois ce qu'elles sont à l'intérieur et je les vois encore, et je les verrai encore jusqu'à mon décès, proche je le sens, et c'est mon don, en quelque sorte, c'est aussi ma malédiction. Qui peut prétendre que le temps était rouge, et que le temps était à l'inaugurations des histoires qui se finissent, et de l'intime qui s'offre, des amours débarassées de toutes graisses imparfaites ? / Je tournais sur moi-même avec ma longue jupe dans laquelle, si j'en avais ressenti le besoin, cet après-midi là de bonne humeur et de soleil, j'aurais pu cacher le corps d'une petite fille entre mes longues jambes de gazelle.

Les lionnes attendent avant de passer à table.

Prudence peut-être avec cette petite fille jetable.

ANGELINE

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Commentaires
T
L'extraterrestre que je suis t'embrasse simplement et sans honte.<br /> Si tu as besoin de courage, tu sais que je peux t'en souhaiter du fond du coeur.<br /> A plus tard Franck.<br /> <br /> Fais ce que tu as à faire, vis ce que tu as à vivre.<br /> <br /> Tu sais où je demeure et où aussi tu peux me trouver, si tu veux, quand tu veux.<br /> <br /> Je t'embrasse avec douceur et patience.
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A
Edward : "on est pas des brebis".
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C
Je suis là aussi. Je continue à te lire en silence. Et en ce qui concerne ce qui se passe dans ta maison, je ne te dirais pas "courage" parce que je sais que c'est une denrée dont tu ne manques certes pas...les loups ne se font pas bouffer par les moutons Angéline.<br /> <br /> bise
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P
Je ne sais plus s'il faut le dire mais je l'ai adoré aussi...<br /> <br /> (ainsi que le tout dernier.)
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F
Il faut le dire. J'ai adoré ton texte Angéline.<br /> Franck
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