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J'irai marcher par-delà les nuages
20 janvier 2006

Ce matin........

Drôle de journée hier. Il faut bien en passer par les choses inévitables. Ma « logeuse », m’a donnée mon congé. Huit jours à peine, c’est un peu court. Mais elle est pressée. La nouvelle est arrivée par texto. C’est mieux par texto. Ca fait moderne. Hier au soir, en rentrant, impossible de parler avec elle. La première bouteille était vide. La deuxième presque vide. « J’ai bien reçu votre message Estelle, quoiqu’il arrive je serais parti la semaine prochaine… d’ailleurs,  si cela avait été possible je serais parti ce soir… ». Elle a essayé de m’expliquer… une histoire compliquée… les mots ne venaient pas… elle cherchait…. Rien ne venait…  Nous en sommes restés là. Drôle de journée. Hier.

Ce matin un autre texto, aux aurores... des mots clairs, généreux, des mots qui disent demain avec le ciel qui va avec... unlong texto, envoyé par une personne qui tend la main, parce qu'elle sait que c'est là que se tien le coeur. Dans la main.

Les jours se suivent mais ne ressemblent pas... pas toujours.

Ce matin, dans le métro, je lisais au hasard du recueil… Neruda… oui, toujours… depuis des mois j’ai les deux mêmes recueils dans mon sac…

Je suis tombé sur celui-là. Allez savoir pourquoi j’ai eu envie de le mettre ici…

Alors voilà….

Franck.

L’OUBLI

Tout l’amour dans une coupe

grande comme la terre, tout

l’amour – étoile et épine –

je te l’ai donné, mais tu as marché

avec tes petits pieds, avec tes talons sales

sur le feu, et tu l’as éteint.

Ah ! grand amour, petite aimé !

Je ne me suis pas arrêté dans le combat.

Non, je n’ai pas cessé d’avancer vers la vie,

vers la paix, vers le pain pour tous,

mais je t’ai levée dans mes bras,

je t’ai fondue à mes baisers

et regardée comme jamais les yeux d’un  homme

à nouveau  te regarderont.

Ah ! grand amour, petite aimée !

Mais tu n’as pas alors pris l’exacte mesure

de celui qui avait choisi, gardé pour toi

le sang, le blé et l’eau

et tu l’as confondu

avec le frêle insecte tombé sur tes genoux.

Ah ! grand amour, petite aimée !

N’attends pas que je me retourne

pour te regarder au loin, reste

avec ce que je t’ai laissé, promène

ma photo trahie, moi

je vais poursuivre mon chemin qui est d’ouvrir

de large voies contre l’ombre, de rendre

douce la terre, de partager

l’étoile pour ceux qui arrivent.

Reste en arrière.

Car la nuit est venue pour toi.

L’aube peut-être

nous permettra de nous voir.

Ah ! grand amour, petite aimée !

(Pablo NERUDA)

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Commentaires
H
...morir de amor, morir porque<br /> te quiero, a fuego y a sangre...<br /> <br /> no hay otro comentario
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C
Merci Domie et Franck pour Neruda.<br /> Des mots à lire et surtout relire pour en découvrir les saveurs.
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F
Poème de circonstances, Domi... je me rends compte qu'il n'y a rien jeter dans Néruda, tout y est limpide... des mots ramassés aux endroits subtils et rares du coeur...comme un glaneur mélancolique et souverain... souverain parce que les incendies ont déjà brûlés ses brousailles et qu'il flambe comme un soleil en face du soleil...<br /> <br /> Mes recueils, me ressemblent... écornés, triturés, gribouillés, mais brûlants... oui, brûlant...<br /> Merci de ton petit mot, qui sonne juste...<br /> à bientôt<br /> Franck
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D
de rajouter ceci....<br /> <br /> Sonnet LXVI (Pablo Neruda)<br /> <br /> Je t'aime parce que je t'aime et voilà tout<br /> et de t'aimer j'en arrive à ne pas t'aimer<br /> et de t'attendre alors je ne t'attends plus<br /> mon coeur peut en passer du froid à la brûlure. <br /> <br /> Je ne t'aime que parce que c'est toi que j'aime,<br /> et je te hais sans fin, te hais et te supplie,<br /> et la mesure de mon amour voyageur<br /> est de ne pas te voir, de t'aimer en aveugle. <br /> <br /> Et si, lumière de janvier, tu consumais<br /> ton rayon cruel, et mon coeur tout entier,<br /> me dérobant la clef de la tranquilité? <br /> <br /> En cette histoire je n'arrive qu'à mourir<br /> et si je meurs d'amour, c'est parce que je t'aime,<br /> parce que d'amour, je t'aime, et à feu et à sang. <br /> <br /> Neruda est vraiment un poète que j'aime beaucoup!<br /> J'aimerai bien voir la tête de tes recueils :)<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Domi
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F
Souvent je commence à lire, et au bout de deux ou trois phrases mon imagination s'en va battre la campagne... j'y récolte quelques mots de si de-là... et puis je note parfois directement sur le livre... il est dans un état... un peu comme moi... dans tous les sens... je pense qu'il peut faire trois mois de plus...en ce qui me concerne je pense faire beaucoup plus que trois mois...<br /> A très bientôt.. je crois...<br /> Franck
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