Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
20 février 2008

Juste un peu....

Elle  ressemblait à ses mots.

 

 

Juste un peu absente,
juste un peu distante...

 

 

Une eau calme qui se perd dans les reflets du ciel.
Et son visage semblait lissé par une étrange sérénité, les paupières baissées comme ces vierges à l'enfant debout dans les ruissellements d'un vitrail.
Visage pali de silence que rien ne pourrait froisser.

 

 

Si elle était parfum elle serait mélodie d'un rose léger relevé d'une petite pointe de vert, une senteur du soir à la fin du printemps. Senteur et lueur du soir avec ce je ne sais quoi d'affaibli et de persistant, une note que l'on soutient dans sa dissonance pour parfaire l'harmonie et rendre hommage par avance à la nuit.
Au coin de son sourire s'est logée une douce tristesse.
Visage de neige sur le rouge du cœur.

 

 

Un ange est posé sur son épaule. Il la protège des vacarmes, l'aide à effleurer la lumière, lui donne sans doute cette gravité, uniquement pour la vêtir de pudeur pastel. Pour ne pas blesser le soleil.

 

 

Elle vient de loin, du pays des landes, du pays des pluies, des brumes et d'un temps oublié. Elle est d'ailleurs, toujours au-delà d'un voile comme si elle se tenait derrière une fenêtre qu'un déluge éclabousse, pour nous dissimuler ses larmes.

 

 

Elle est penchée sur un travail minutieux, brodant quelque étoile sur des robes crépuscules, peignant quelques tableaux, écrivant, ou simplement assise perdue dans les aurores incertaines d'une interminable prière.

 

 

Elle est enveloppée de son seul silence dans l'ombre rougissante de la flamme entêtée d'une bougie solitaire, grand aplat de chair blanche sur les sanglots de la nuit.
Droite. Droite, sans être raide, elle traverse l'espace pour l'orner, simplement l'orner, une flûte qui jouerait entre les cordes d'une harpe, une brise dans les fougères d'un sous-bois, légère comme le pourpre de l'âme enroulé à la blancheur des nuages.

 

 

Et les miroirs à son passage se taisent, respectueux. Ils frissonnent de cette coulée d'ombre claire qui les traverse.

 

 

Visage de neige sur le sang noir des souvenirs.

 

 

Parfois on croit la voir flotter pareil aux épis mûrs dans la tremblance de l'été, elle semble alors dans une sorte d'attente lointaine, comme si l'instant qui devait suivre allait lui annoncer la promesse d'un amour à cueillir. On ne pourrait l'approcher sans risquer de briser l'infini de son rêve sans risquer de dissiper le charme d'un mystère.

 

Elle est là, simplement, âme discrète, qui bât des ailes pour frôler la vie.
Visage de neige, caresse du temps sur l'onde mélancolique des eaux.

 

 

Sur ses lèvres la brise a déposé les lettres du mot amour, qu'elle épèle en un lent murmure silencieux.
Juste un peu absente.
Juste un peu distante.

 

Franck.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
quel joli texte Franck...<br /> quelle chaleur et quelle douceur dans ces mots que tu sais si bien choisir.<br /> <br /> je t'embrasse très fort<br /> <br /> sandra
Répondre
M
Bonjour à vous,<br /> <br /> S vous parle de musique... Moi je vous parle d'une portée sur laquelle je me suis promenée, frôlant chaque note pour ne pas les brusquer.<br /> Vos écrits sont toujours aussi superbes.<br /> <br /> Au plaisir Franck,<br /> <br /> Martine
Répondre
S
Comme si... la musique de tes mots nous prêtait le murmure des siens.<br /> Comme si la graphie de ton attente nous tendait le miroir de son absence.<br /> <br /> Comme si c'était incomparable et similaire.<br /> Le miracle de tes mots, toujours, recommencé.
Répondre
E
Belle écriture encore une fois... séduction de tes écrits... et j'en suis séduit. Elie
Répondre
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
J'irai marcher par-delà les nuages
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 168 007
Catégories
Pages
Publicité