Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
15 août 2013

Avant la chair....

Dans l’amour, il y a un temps avant les corps, avant la chair, il y a une aurore pale qui monte.
Dans l’amour, avant la chair il y a cette tremblance de la lumière, cette torsion du temps.
Dans l’amour, avant les corps, avant la chair, cela commence par un élargissement ; la ville, les arbres, les montagnes, la mer, l’espace. Cela commence aussi, par une urgence, une attente lente. Sourde. Au départ il n’y a rien qui ne trace cette attente, ni forme, ni visage. Simplement l’attente.
Une ignorance qui ne sait pas qu’elle s’ignore.
C’est la première forme du manque.
L’attente est l’ombre qui nous devance sans cesse ; le manque, le soleil qui la projette devant nos pas.
Dans l’amour, avant les corps, il y a le manque des corps. Avant la chair, il y a le manque de la chair.
Le manque est une contrée déserte, effondrée. Elle est inhabitable, pourtant chaque heure elle grandit un peu plus en nous. Dans l’amour, elle est notre unique chemin. Chemin de croix, au bout duquel la chair sacrée s’incarne.
Le manque est une promesse jamais tenue. Nous y croyons pourtant, puisque ne pas y croire serait mourir. Et l’espace s’agrandit sans cesse, reculant la frontière du désir, embrasant chaque parcelle de temps. Dans le manque la chair échappe à la chair. Elle s’efface devant le désir. Et on ne pourrait dire si cet effacement nous sauve ou nous tue.
L’attente se nourrit de l’attente, du manque fleuri du manque.
Nous venons d’un paradis, depuis ce jour le manque est notre seule canne blanche.

Franck.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Dans l’onde ébahie par le reflux, une musique sillonne l’espace ouvert et soulève l’amour de son berceau. Le manque, c’est la réalité qui se dissipe à l’intérieur de ma chair. C’est un noyau de gangrène qui traverse mes entrailles sans jamais s’arrêter. L’absence essoufflée sur le bord de ma langue se dispute la matière palpable et l’incorporel de la présence perdue. Elle racle les fonds de tiroirs du vide. Mon imaginaire s’agenouille devant la mémoire qui t’habille. Tout l’inexistant finit par déchausser nos corps de leurs souliers de terre. Et nous marchons la langue pieds nus.
Répondre
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
J'irai marcher par-delà les nuages
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 167 997
Catégories
Pages
Publicité