Saba...
Au creux d'une défaillance de lumière, j'ai vu au fond de tes prunelles les grandes étendues de poussières blanches du royaume de Saba,
aux confins de tous les déserts,
là où les prières deviennent de simples souffles, des chants d'azur éparpillés.
Souviens-toi, en ces temps-là, tu étais reine
Reine gracieuse à la pâleur singulière
Reine du pays du vent.
J'ai vu ta beauté, légère comme un ciel d'été, glisser avec douceur vers le seuil inconsolé de ma retraite obscure, ta lumière bleue avait la transparence envoûtante de ces jeunes mamans penchées sur un sommeil d'enfance, dans tes yeux scintillait cet espace d'éternité qui appelle la joie pure d'une prière lancée au firmament.
Ta présence fut comme un souffle de mésange, un frôlement rayonnant, une pluie étincelante semée sur mon océan de langueur.
Une fleur mystérieuse plantée au jardin de mes absences.
Franck.