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J'irai marcher par-delà les nuages
28 mai 2005

Tout ira mieux....

Ce matin, je voulais faire quelques messages personnels. Et tout d’abord à mes quelques lectrices fidèles, généreuses, indulgentes. Je pense en particulier à Chris, Coumarine, et Cacahuète, Sandra. Je sais que mes deux derniers textes ont pu les dérouter, moi-même j’ai vécu ses journées d’écriture de façon troublante. A certains moments, pénible. Je me suis posé beaucoup de questions, sur moi, sur l’écriture, sur moi et l’écriture, sur qu’est-ce que l’on écrit, pourquoi on l’écrit, sommes-nous ce que l’on écrit, de quelle manière le sommes-nous, qu’est-ce que la littérature. Quelle est la bonne distance par rapport à ce que l’on écrit, quelle est la part du jeu (je), de la complaisance etc…. je n’ai bien sûr pas de réponse. On a rarement les réponses.

Il me reste de mes cours d’astrologie, quelques cassettes de conférences sur des sujets variés, de temps à autre je les réécoute histoire d’entretenir ma pratique. Ces conférences sont bâties toujours sur le même modèle : une histoire, un conte, un mythe qui servira d’exemple à une configuration astrologique particulière. L’autre jour je me laissais bercer par la voix du conférencier ; le sujet : le complexe de Messaline. Une histoire de dissonance entre la Lune, pluton et Saturne, bref, là n’est pas le propos. Pendant que j’écoutais j’ai senti monter en moi une sorte de compassion envers ce personnage. La vie, la mort, et le sexe. Je ne sais pas si mon écoute fut très objective. A la fin je trouvais Messaline émouvante, touchante. J’aurais aimé la serrer très fort dans mes bras. J’aurais voulu essuyer ses larmes (parce que je ne doutais pas qu’elle pleur). Alors j’ai voulu écrire quelque chose là-dessus. Tenter d’exprimer des sentiments contradictoires, dire la violence et dire le désespoir. Et puis m’est revenu une réplique de la Condition Humaine de Malraux, je la mets ici, c’est Tchen, un terroriste qui parle : " - Je cherche un mot plus fort que joie. Il n’y a pas de mot. Même en chinois. Un apaisement total. Une sorte de… comment dites-vous ? de… je ne sais pas. Il n’y a qu’une chose qui soit encore plus profonde. Plus loin de l’homme, plus près de… Tu connais l’opium ?

  • Guère.

– Alors je peux mal t’expliquer. Plus près de ce que vous appelez…extase. Oui. Mais épais. Profond . Pas léger. Une extase vers… vers le bas. "

L’extase vers le bas. C’est ça qui m’est revenu. C’est ça que j’ai voulu dire. L’extase vers le bas. Quand j’écouter cette conférence sur Messaline, c’est ça que j’entendais : l’extase vers le bas. Ces mots me parlaient.

Alors j’ai écris Messaline.

Et puis il y a l’ironie du sort. Hier j’ai eu brusquement cinq fois plus de visites que d’habitude. Pas quelque unes en plus. Non. Cinq fois plus !

Alors vous comprendrez pourquoi ce monde m’épuise, pourquoi mes congénères me déçoivent souvent. Pourquoi j’aime mes rêves, mon ciel, mes nuages, les fleurs de mes jardins improbables.

Autre ironie, dans mes visiteurs d’hier, un inconnu ne semblait pas intéressé par Messaline. Il a interrogé beaucoup de textes. Il est parti, il est revenu. Sur Google il avait questionné : " Lettre d’amour ". Et il est tombé sur moi. C’est donc à lui que vais m’adresser maintenant. Je veux qu’il sache tout d’abord que je ne lui en veux absolument pas de s’inspirer ou vouloir utiliser une partie de mes textes. Au contraire, je trouve cela plutôt flatteur et la cause me paraît noble. Si mes mots peuvent servir ses desseins amoureux, tant mieux. S’ils servent à faire briller les yeux et battre le cœur d’une jeune fille quelle belle destiné ! Pourtant je dois lui dire qu’il faut se méfier des artifices.

Tu te sens démuni, les mots ne viennent pas, où ceux qui viennent ne sont pas à la hauteur de ce que tu veux signifier, ce n’est pas grave. Ferme les yeux, respire profondément, appelle le parfum de celle que tu aimes, fais monter dans ton sang son image, ses yeux, sa bouche, les courbes de son corps, le grain de sa peau, imagine-la marcher dans le soleil, ou courir, ou sourire, prends ton temps ne soit pas pressé, et dis simplement ce que tu vois. Dis la lumière, dis les battements de ton cœur qui s’accélère, dis-le avec tes mots. Tes mots à toi. Ne les crois pas pauvres, si ton amour est sincère elle en verra toute la richesse. Enlève tout de toi, soit nu. Soit comme l’enfant, nu, pur, entier et je te promets que les mots qui vont venir seront les bons.

Et si par le plus grand des hasards les mots ne venaient pas, part, va dans la campagne, dans les champs, cueille des brassées de fleurs ébouriffées, cueille des brassées d’herbes folles, cherches quelques trèfles à quatre feuilles, ou quelques fraises des bois.

Et si la campagne est trop loin, tends-lui simplement tes mains comme si tu voulais recueillir la pluie d’un bel orage, des mains grandes ouvertes et accueillantes, des mains larges et généreuses. Charge ton silence comme si tu chargeais un navire et avance vers elle comme si tu jetais un pont entre deux étoiles.

Tu vois ce n’est pas difficile. Ne crains pas d’être fragile, soit seulement à la bonne hauteur de ton amour, dans la juste place de ton cœur et du sien, et tu verras tout ira bien. Tout ira mieux.

Franck

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Commentaires
C
Je suis Taureau ascendant Balance. Mon sens artistique est renforcé par maints aspects de mon thème astral, j'aime à foison sans demi-mesure et cela aussi c'est très "Taureau" ;)<br /> J'aime beaucoup l'astrologie, la cartomancie que j'ai un peu pratiqué comme "roue de secours" il y a quelques années en arrière. Aujourd'hui ma spiritualité me remplie à un point tel qu'il me suffit d'ouvrir les vannes intérieures et de laisser couler le flot de lumière.<br /> Cette lumière qui est très presente chez Bobin et chez toi aussi.
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F
"Une vague de sel", j'adore cette image. "Manger l'amour de mon amour" Voila une belle parole Taureu (je crois l'avoir lu)(en fait je suis sûr de l'avoir lu)On y sent toute l'oralité sensuelle du signe. Picasso (qui n'est pas Taueau mais qui possède quatre planètes dans ce signe disait :" Quand on commence un tableau, on ne sait jamais ce qu'il va devenir. Quand il est fini, on ne le sait pas non plus. La peinture, on dirait quelle mûrit pour devenir bonne à manger."<br /> Tu parles de batailles Chris, et tu as raison. Les choses ont bien avancées, mais il reste encore de nombreuses poches de résistance. Beaucoup d'hommes s'effraient encore de cette libération de la femme. A cause du pouvoir. L'homme mets souvent en jeu du pouvoir dans l'acte sexuel... Souvent, trop souvent.<br /> Amitié Chris.
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C
"C'est à cause d'elle que les hommes sont das la répétition de l'acte, l'éternel recommencement afin de dépasser un sentiment d'inachevable"<br /> <br /> C'est tout à fait ça je pense, tu as raison. Une femme qui a ressenti un véritable orgasme se sent "pleine", apaisée de partout, non seulement dans son corps mais aussi son coeur et son esprit. L'orgasme féminin est une globalité. Pour ma part je l'imagerais comme une vague de sel, c'est comme déguster quelque chose de salé/sucré qui fait saliver de plaisir. C'est complétement épicurien comme vision de l'orgasme féminin mais je crois que c'est très personnel à chaque femme , pour ma part c'est ainsi: comme manger l'amour de mon amour.<br /> <br /> Les femmes de ma génération ont du combattre bien des préjugés pour avoir le "droit" de se "lacher" d'être simplement à l'écoute de leurs sensations, pour être enfin épanouies. Personnellement j'ai été elevée dans l'idée que le sexe était sale, mal et que seule les putains aimaient cela. Je ne sais si tu peux imaginer ce que cela laisse comme traces et quelles batailles il faut mener contre soi-même pour se libérer de ces monceaux de bêtises...<br /> <br /> <br /> Amitié Chris
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F
Lire tes commentaires me donne envie d'écrire Coumarine. "Le sommet" chez l'homme ? C'est une autre histoire, tu as raison il faudrait que je m'y essaye. C'est infiniment plus pauvre, il y a quelque chose de la chute, de l'effondrement, une tension qui s'exacerbe et la chute. C'est à cause d'elle que les hommes sont das la répétition de l'acte, l'éternel recommencement afin de dépasser un sentiment d'inachevable, d'incomplétude, de manque...<br /> Merci encore Coumarine. A très bientôt<br /> Bon dimanche. Bises, Franck.
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C
Franck, ce que tu décris de l'orgasme féminin, je m'y retrouve terriblement...comme si tu savais ce qui se passe en moi dans ces moments si forts qu'il en sont douloureux et font monter les larmes<br /> Tu sais que j'aime écrire aussi<br /> mais je ne me sens pas capable de décrire le "sommet" chez l'homme<br /> Un jour, peut-être, ce serait bien que tu le fasses...j'aimerais savoir ce que c'est ...et je te sens capable de le décrire...
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