Les anges sont blancs.....
Souvent il nous arrive de parler d’amour. De cette chose qui en nous provoque l’effondrement des frontières du " moi ". De cette chose inconcevable parce que les mots manquent toujours, quand ce n’est pas nous-même qui manquons à nos mots. On pense, on parle, d’amour, pour lui, pour elle, de celui qui s’en va, de celui qui revient, de celui vers l’on marche. On appelle pour être dans la profusion, dans l’abondance et écrire nous est comme une préparation. Ecrire c’est souvent pour apprivoiser le temps qui nous sépare encore de l’autre, ou dépasser l’espace qui nous entrave. Mais beaucoup préfère lui cracher à la figure. Parce que, eux ne pardonnent pas à la parole vraie. C’est pratique. Ils arrivent chez elle et ils " s’autorisent ", alors qu’il leur ait " demandé ", ils blessent, alors qu’elle appuie sa chair et son âme à l’endroit où le monde saigne et se gangrène. Ils préfèrent cracher, alors qu’il nous est exigé de nous mettre seulement en face de nous même, avant de parler. " J'ai décidé de plonger dans ce qui aurait pu me faire peur. Et finalement, j'ai vu que ce n'était pas si effrayant que ça, le sang. Il suffit de lui dire non. " Ceux qui viennent cracher, ont depuis longtemps dit oui, au sang. Puisqu’ils viennent en rajouter. " Les anges sont blancs, chauffés à blanc et l’œil se fane qui les regarde en face. Franck.
Tous les jours je la lis. Comme beaucoup. Parce qu’elle est une véritable révolution. Et peut-être parce qu’on regarde l’a même étoile, la plus lointaine. Celle qui s’est allumée la première dans l’œil du monde. Beaucoup lui écrivent, ou commentent sa littérature. C’est normal, puisque sa littérature est en avance d’une saison, en avance d’une écriture. Alors beaucoup lui écrivent. Ils arrivent dans sa maison où elle parle d’amour. Beaucoup disent que ce sont des horreurs. Elle, elle me dit toujours : " L'important c'est la vie. Tu sais. L'important c'est de tenir dans la vie. L'écriture est un outil superbe pour ça. Le monde veut nous dire : vous n'êtes rien, vous n'êtes pas beaux, vous êtes à nous, faites ci, faites ça. Le monde accable. Pourtant dans la vie, sans le monde, l'univers nous crie : vous êtes beaux, pas plus que les fleurs mais vous avez quelque chose en plus, et vous êtes libres. Les possibilités sont infinies. " Parce que c’est cela qu’elle dit. Toujours, chaque jour. Mais beaucoup n’entendent pas. Ils préfèrent s’écouter eux-mêmes. Alors ils veulent toucher à ses mots. Mais ils ont le cœur et les mains sales.
Elle me racontait l’histoire de cette lionne :
" Mais il y a eu une lionne qui adoptait des bébés antilopes.
C'est vrai, tout le monde prenait ça pour un message de Dieu. Elle était en mal de petits. Et volait les bébés antilopes qui lui faisaient confiance. A chaque fois ils mourraient parce qu'ils n'étaient pas sevrés.
Et elle en volait un autre. Cela prouve que la chose est possible, si c'est arrivé une fois : une Lionne peut prendre une proie potentielle comme amour…..
Ce comportement "anormal" pour moi est magnifique. Sublime "
Parce qu’elle sait, que l’amour est dans cette rupture, dans cet impossible. Dans ce miracle qu’il faut renouveler chaque jour. Un jour je lui parlais de compassion. Mais elle est précise. Les mots ont du sens, même dans leurs inaccessibles définitions. Amour, infini, absolu.
" Il suffit d'imaginer : si les gouvernements arrêtaient de se faire du mal, si on arrêtait de se cracher dessus même dans la vie sociale classique, il est probable que nous verrions alors le vrai visage de ce qu'on appelle l'amour. Ce n'est pas le mot compassion, car sinon je serais obligée d'en avoir pour moi. C'est plutôt le pardon que j'ai fait. J'ai pardonné aux choses mauvaises. "
Et c’est comme cela qu’ils blessent la blessure, qu’ils rajoutent du sang au sang.
Alors, quand je la lis…
Alors quand je te lis, je sais seulement, pourquoi j’écris, pourquoi c’est si difficile, comme aimer, comme prier. Quand je te lis, je sais qu’il faut aller la chercher loin la lumière, parce que le monde veut l’étouffer, par ce qu’il voudrait éteindre cette étoile qui brille, cette étoile qui s’épuise à traverser les ténèbres pour dire simplement : vous existez, nous existons et nous pourrions nous aimer.
Oui, quand je te lis, je sais enfin pourquoi j’écris. Et c’est la plus inoubliable offrande.
Il n’est pas d’autre voie, il faut devenir comme la pierre quand on cherche leur compagnie.
Et quand on cherche le miracle il faut semer son sang au quatre coins du vent,
Car le miracle n’est pas ailleurs, mais circule dans les veines de l’homme "
(Georges Séféris )