Je sais l'indécence de mes mots....
J’ai reçu ton silence dans le creux de mes mains, clair comme une source vive, rempli de ta présence. Et j’ai bu de cette eau pour qu’au profond de ma chair germe l’âme d’un cerisier fleuri. J’ai brûlé aujourd’hui mon injuste impatience et dans ce pur brasier c’est dessiné un songe. Un très large horizon embrasé, que surplombait une guirlande de lumière bleutée. Au-dessus, semblants danser sur ce feston d’azur, des anges s’égayaient. Le battement de leurs ailes faisaient trembler les flammes. Au-dessus encore, un aigle volait. Lent. Sûr. Traînant dans son vol de gigantesques silences luminescents. Toujours plus haut, un soleil, paraissait triompher. Et enfin, tout en haut, une étoile brillait. Seule et frileuse, dans un océan de passion fiévreuse. Et puis tout s’effaça. Il ne resta que l’étoile. Seule et innombrable.
Parce que c’est l’abandon qui me rend souverain.
Parce que c’est la nudité qui dévoile ma joie.
Parce que c’est ce dépouillement qui m’ouvre comme la mer.
Parce que ton appel a révélé ma soif.
Parce que ton regard a brûlé ma tristesse.
Parce que ton sourire m’a montré le chemin.
Quand je me suis perdu, c’est toi qui m’as sauvé.
Quand j’ai voulu me plaindre tu as fermé les yeux.
Quand je me suis attendri, tu m’as réveillé.
Et quand j’ai voulu rêver, tu m’as accompagné.
Et je sais l’indécence de mes mots. Ils ont honte. D'être inutiles et vains. J’en connais la laideur, même dans leur apprêt. D’ailleurs ils s’épuisent. Ils s’éteignent lentement. Intensément. Ils apprennent à se taire. Lentement. Intensément.
Franck