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J'irai marcher par-delà les nuages
12 mars 2006

Où vont nos mots.....

Où vont nos mots une fois qu’ils sont prononcés ? Où vont tous ses mots écrits ? Y a t il un fleuve qui les récupère et les charrie ? Y a-t-il une mer qui les attend ? Continuent-ils à vivre ? Est-ce que des choses de nous y demeurent accrochées ? Où va cette chair arrachée ? C’est quoi leur destin ? C’est quoi leur chemin ? Font-ils l’humus de la terre pour nourrir les chênes à venir ? Font-ils le poids des épis chargés de grains, l’été ? Deviennent-ils les nuages, les orages ? Sont-ils le vent, les tempêtes ? Est-ce eux qui peuplent les déserts ? Est-ce que les poèmes deviennent des étoiles ? Ou bien les rimes s’enrouent-elles aux vagues de l’océan ? Font-ils la glace de la banquise ? Est-ce nos mots défunts qui suspendent, un instant, le jeu d’un enfant rêveur ?

Où vont nos mots ?  Où vont nos paroles et nos pleurs ? Où allons nous avec ces mots qui meurent ? Est-ce qu’ils meurent vraiment ? Est-ce qu’ils souffrent en mourant ? Et qui les accompagne lorsqu’ils s’épuisent ainsi ? C’est quoi le dernier souffle d’un mot qui meurt ? Y a t il un paradis des mots, ou un enfer ? Y a t il un grand lieu du ciel qui sert de bibliothèque aux anges ? Sont-ils poussière ? Sable ? Sont-ils invisibles ? Est-ce que les oiseaux les picorent pour en faire leurs chants ? Est-ce qu’ils sont la couleur des peintres ?

Ou ne sont-ils, rien ? Rien, que des restes absents et désormais silencieux de notre vanité.

S’éteignent-ils comme des flammes trop vite consumées ?
Est-ce leur seul avenir que de n’être plus, sitôt après avoir été ? Moins qu’une rose, moins qu’un papillon. Rien, à peine une trace, presque moins qu’un souvenir. Moins qu’une bulle de savon, bien moins que la fumée d’une cigarette.
Sans doute est-ce mieux ainsi. Tous ne sont pas grands. Tous ne son pas beaux. Souvent le mensonge et la trahison les accompagnent. Et même si les prières en font naître quelques uns d’invincibles, la haine et la bêtise en profèrent bien davantage.
En fait, nos mots résident dans le prochain qui n’est pas encore là. Celui qu’on dit s’éclipse et meurt pour faire la place au suivant. Ecrire c’est se donner la chance de l’après, de l’encore, du prochain. Du toujours. Et cette vacuité appelle l’infini. Ecrire anticipe l’espace et le temps. En inventant le lieu de nos prochains pas. Ils sont le pas avant le pas. L’acte avant l’acte. Les mots, nos mots, créent du vide, du rien. Et c’est là qu’on habite, et c’est là notre plus belle demeure.

Mon dieu donner-moi la force d’agrandir ce rien si essentiel à mon air, si essentiel à mon chant. Et mon chant n’est rien, mais il supporte l’incommensurable de ma vie. Ce vide n’est rien mais il a la puissance des siècles.
Nos mots appellent, crient, mais s’oblitèrent dans l’instant de l’appel ou du cri, ils n’ont eut que le temps de pactiser avec la lumière du jour pour nous permettre d’attendre le soir. Nos mots sont crépuscule, mais nous en sommes l’aube, et toujours... et toujours... et toujours... comme un début d’éternité.

Franck

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Commentaires
L
il t'a entendu je crois...il t'en épuise même, il épuisera à l'infini ton trésor tout comme il épuise tout trésor au monde...<br /> Et ce rien si essentiel, grandit, grandit , grandit encore et abreuve nos âmes d'un verbe si substantiel , que de rien, il devient un tout, un ensemble de miettes, de bribes , lequel sera mémoire...<br /> et quand cet ensemble renaît, nous restons là, ébahis, inquiets...mais quel est donc cet homme, qui d'un mot redonne vie à notre mémoire, celle que parfois l'on voudrait morte mais qui ne sait se faire oublier, celle que souvent l'on entend sans pouvoir la nommer, celle qui fait que nous sommes nous alors que nous l'avions effacé ...<br /> où vont les mots...? mais ils vont partout Franck, dans le coeur, dans le ventre, dans nos veines, dans le pouls, dans nos bouches, sur nos joues, et au vent, emportés, au nuage épousés, à la mer dessimés...<br /> Partout Franck ...et surtout là , au creux de l'essentiel...<br /> Fasse que dieu t'entende encore et encore...<br /> et que tes mots vivent à la nuit des temps.
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J
Les mots...les portefaix de tant de ressentis que nous jetons sur le papier comme sur un buvard qui va vite les absorber et nous délivrer d'un certain poids de bonheur ou d'amertume, d'amour ou de haine ou encore de mélancolie....Tant de sentiments qui n'arrivent pas à sortir de nos lèvres et qui ont besoin quand même d'un "confessionnal"...avec l'absolution de notre conscience ou tout au moins ce relâchement vers une certaine sérénité.<br /> Les mots comme des murmures...ou des éclats de rire ....ou surtout toutes les leçons de la vie..!
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Y
Franck pour ton commentaire sur mon dernier post, j'y ai répondu là-bas. bises <br /> Ysa
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Y
Les mots sont libres, ils vont au grè des esprits qui les utilisent. Nous les empruntons, les associons, les partageons parfois, les échangeons ... selon les phrases ils deviennent beaux ou sordides, ils peuvent être le meilleur comme le pire, leur sens varie aussi d'une personne à l'autre, d'un ressenti à l'autre. J'aime les mots même s'ils sont trompeurs parfois, ils sont l'exutoire de mes maux.
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E
J'aime beaucoups ce que dit Baramine... <br /> Ne pas oublier qu'ils peuvent aussi au cours de leurs envoles, heurter plus où moin ou gravement d'autres ailes au passages.<br /> <br /> bonne journée à vous.
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