Mathématiques....
Il y avait sur la géométrie de ta peau des angles inconnus, des perspectives lointaines qui crissaient sous ma main, de ces coins d’ombres où je me perdais, de ces sources d’eau brûlantes qui attisaient la soif, la faim, la peur même. Il y avait des parallèles folles et des ellipses féroces. Il y avait sur ta peau toute une géométrie de l’espace et des chiffres que mes doigts devinaient, pénétraient, décryptaient. Toute l’apesanteur et tous les centres de gravité qui se concentraient dans l’atome du souffle. Et il y avait ce vertige des nombres vers l’infini du désir ; plus ou moins l’infini, selon le sens de nos nuits, selon la pente de nos caresses. Et il y avait ce désordre des chairs, ces frottements lents et profonds à la tangente d’un soleil de nuit et de nos ventres affamés. Et il y avait nos disparitions, et nos abstractions pour lesquelles nous mélangions le chiffre de la bête et le nombre d’or. Et il y avait tes soupirs cosinus et ton cri vertical… et ma main sur ta peau, et mes lèvres sur ta peau, et mes rêves sous ta peau. Et tes larmes, aussi. Arithmétique des jours où nous nous tenions à l’écart-type de nos tentations, où nous faisions nos contes d’apocalypse, additionnant la chair à la chair, multipliant les frémissements.
C’était un temps arithmétique insatiable.
Temps qui s’avançait sur l’hyperbole de tes hanches.
Temps exponentiel.
Asymptote souveraine qui guidait nos heures vers le chant.
Mathématique du silence.
Algèbre universelle des équations à deux inconnus.
Franck.