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J'irai marcher par-delà les nuages
16 décembre 2006

de sel et d'embruns......

Souvent ses mots touchent à l’endroit fragile. La membrane. Celle qui résonne. Frémissement des brumes tout au bout de mes landes mortes. Et nos paroles s’enroulent à nos silences. Glissent sur nos distances. Souvent. Comme ces vagues qui apprivoisent le rivage dans d’incessants retours. Caresse de l’eau qui s’abandonne aux langueurs de la terre.vague_250

Chaque vague porte en elle tout l’océan. C’est pour cela que les vagues ne meurent pas, leur épuisement n’est qu’un reste d’infini. Chaque vague agrandit l’océan. Comme ses paroles ourlées d’écume blanche, qui reviennent s’allonger dans les derniers murmures. Vague tendre qui lèche les plaies d’une terre usée.

Et nos paroles s’appellent. Nous, nous nous taisons. Pour ne rien déranger. Ni le ciel, ni la terre. Nous restons en bordure de nos blessures anciennes. Juste en bordure. Comme l’écume, comme le souffle de l’écume qui souligne d’un trait tremblant la fêlure des rencontres.

Nous sommes dans un espace qui n’existe pas. Qui n’a pas de nom. Pas de lieu. A peine un mouvement lent et silencieux, qu’il faut porter plus loin. Ailleurs.

Esquisse d’un pas de danse, sur le fil tendu de l’horizon. Lointain.

Car nos paroles se reconnaissent mieux que nous-même. Elles se sont mutuellement désignées. Et elles nous ont oublié. femme_mer_robeDélaissé. Dans nos lointains. Nos absences. 

Sans doute est-ce cela, l’exil. Les mots font la ronde autour de nous et nous laissent là, au centre d’un cercle. A chacun son centre, et son cercle.

Pourtant ses mots souvent me touchent à l’endroit fragile. Car elle dessine les contours d’un plus loin. D’un possible. Avec ce goût de sel et d’embruns. Elle trace l’horizon d’un silence rectiligne pour accueillir le soleil à l’orient de nos vies. Des mots ciselés, découpés dans ses champs de solitudes. Des mots précis posés au fil à plomb. Cherchant la verticale absolue, le point d’équilibre entre la nuit et le jour. Alors, elle les pose, là, avec dans le geste cette sorte d’assurance scrupuleuse. Ce raffinement discret. Terriblement puissante et vulnérable. Alors j’habite ses silences, acceptant le balancement de la houle. J’étire au plus large mon rivage, attendant chaque vague, absorbant la moindre écume. Espérant les plus petits coquillages. La vague sur le sable dessine. La vague sur le sable brode. Respire. Elle invente le temps dans son essoufflement. Et l’amour dans sa constance. Et la foi dans sa patience Et la vague sur le sable écrit. A l’encre bleue des abîmes marins, avec les restes de tempêtes et les fracas obscurs des naufrages. Elle écrit. Solitaire et multiple.

Franck.

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Commentaires
M
"Elle écrit. Solitaire et multiple."- franck<br /> <br /> <br /> RICHESSEs<br /> <br /> <br /> Je pense qu’être écrivain femme; artiste femme, c’est juxtaposée un paysage historique de la pulsion de l’âme, de l’impulsion, l’élan. <br /> <br /> Je pense que sous l’undergroud du cœur, l’amour progresse bien au-delà de la cause des frontières de soi-même. <br /> <br /> Etre un écrivain femme, c’est être dans la transmission du réel sous les traits missionnaire de la continuité humaine.<br /> <br /> Quand on renvoie sur moi une union, quand on me regarde franchement, je sais pourquoi, je sais ce qu’on scrute en moi, ce qu’on tente de capter, je le ressens dans mon ventre de fEMME, dans mon sexe maître, dans mon corps et ma tête de fEMME. Ça se sent, j’ai vécu. Ça se dit et se saisit, je suis solide, juste fEMME. <br /> <br /> Je porte haut la main, la fEMME charnière. Affirmée. Absolue, souveraine comme nature.<br /> <br /> C’est dans ton regard, amour et celles-là et ceux-là qui percent l’âme pour qui je timbre mon droit. Celui d’être une forteresse, géante d'amour. <br /> <br /> Être dans tes bras et me sentir fEMME et me voir ENFANT, comme une amoureuse de la terre; de la vie.<br /> <br /> Être dans ce néant du corps, une fEMME aux semences de miroirs.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> motsart <br /> <br /> http://lactionpoetique.aceboard.fr/
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L
les vagues portent en elles le monde , j'y jète souvent mes prières en désspoir de cause et tout ces mots qui se cognent à un mur
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J
J'adore ce tableau, avec le Mont Fujiyama en perspective.....<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Julie :-)
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F
Coumarine ! Oui, ça faiait longtemps. Je suis content de te lire ici....<br /> <br /> Espoir ? Désespoir ? Quand on écrit, même au plus noir, il y a toujours quelque chose qui espère en nous... Alors, disons.... espoir...<br /> <br /> Je t'embrasse. <br /> A bientôt
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F
La mer écrit, et depuis la nuit des temps on essaye de décrypter son poème, le plus long de tous les poèmes....<br /> <br /> Merci d'être passée Ele Groggy.
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