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J'irai marcher par-delà les nuages
1 juin 2008

L'étreinte.......

L’excitation est trompeuse. Cet afflux avant d’écrire nous éloigne d’écrire. Cet enfièvrement qui exalte la parole. Cette maladie de l’avant d’écrire.
Il faut savoir accueillir le bon temps. Le temps pauvre. L’intention de l’avant ne compte pour rien. Le texte tient du seul instant qui meurt et qui voudrait survivre dans un après jamais atteint. Combien de textes s’effondrent parce qu’ils sont trop chargés d’intention, combien de textes s’épuisent de trop de vouloir, de l’excès de présence. D’un trépignement de la parole.
Ecrire, est intention sans intention. Volonté sans volonté. C’est un désir avant que le désir s’incarne. Ecrire nous vient de l’après, de ce retournement des chairs, d’un futur qui n’a pas de nom, et que seul le texte désigne. D’un possible.

 

Arriver les mains vides dans une sorte d’agonie vigilante. Et attendre. Arriver au pied d’une éclipse. Et attendre. C’est une ignorance solennelle qui nous fait longer les flancs de l’abîme. Et attendre.
Ecrire c’est aller vers l’étreinte, c’est recomposer les corps de l’étreinte. Derrière chaque attente il y a une étreinte Et l’étreinte est un au-delà de deux corps, c’est recomposer le corps des dieux.
Ecrire c’est l’étreinte des cieux.

 

Assez de vie dans la mort vient.
Assez d’amour dans la vie qui reste.
Assez de joie dans la peur qui s’efface.
Franck.

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Commentaires
F
En fait l'écueil ce situe dans le trop, et le trop peu.... la vraie mesure, c'est le juste, parfois celui ne tollère que l'épure, d'autres fois, au contraire, c'est le débordement...<br /> ce mouvement entre l'excès et le rare, cet ajustement permanent, nous oblige... au fond c'est cette obligation qui vaut....<br /> <br /> Merci de votre passae Arwen....
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E
Vos textes sonnent très agréablement. Malheureusement comme vous le dites et comme je le fait, trop de mots passent encore dans l'écrit.<br /> L'épure, un long et lent chemin de chamelier...<br /> Vous décrivez si bien cette frénésie des débuts...<br /> <br /> Mes compliments, <br /> <br /> <br /> Margod alias Arwen Gernak
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F
On voudrait alléger toujours plus... mais on est si maladroit....<br /> Et le désordre du monde répond souvent à notre propre désordre...<br /> Sans doute qu'écrire est vain, mais même l'illusion d'un instant suffit à redresser le chaos. De l'infime au coeur du désastre...<br /> Toujours ta lecture, Sonya, redresse le chaos de mon texte....
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S
"Ecrire c'est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, à laquelle l'écrivain, par un dernier suspens, s'abstient de répondre. La réponse, c'est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté."<br /> Roland Barthes <br /> <br /> Tes mots, Franck, déposent un soupir sur le désordre du monde.<br /> De ces souffles qui sauvent.
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