Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
21 septembre 2008

Une tombe dans la voix......

J’ai des tombes dans la voix. Des cercueils encore ouverts. De larges trous de terre que le temps creuse encore. J’ai des morts qui m’appellent dans les chants à venir.

 

Nous avons plusieurs mémoires. La plus lourde, n’est faite d’aucun souvenir. Elle n’est que persistance. Elle est sans douleur, puisqu’elle est la douleur même. Puisque c’est le nom de la douleur. Elle s’accroche dans le dos de nos jours, comme une bosse. Elle n’a besoin ni de souvenir, ni d’image, puisqu’elle tient toute entière dans le sang des saisons.

 

J’ai des tombes dans la voix, de grands cercueils ouverts que je n’ai pas su fermer. Et cette mémoire là, ne connaît pas l’oubli, elle est là, au revers des mots. Elle souffle. Elle pousse. Elle pèse sur les silences. Elle est l’opiniâtre patience de la mort, son sourire édenté.

 

Ecrire c’était déjà te rejoindre

 

J’ai ta tombe dans ma voix. Tu étais pourtant jeune. Tu étais déjà belle.

Tu es ma bosse, et mon chant à venir.

Tu fus mon premier poème.

Tu seras le dernier.

Notre premier baiser appuyé contre le grand mur du cimetière d’Ajaccio signait notre destin. Dans la paume de ma main j’ai les îles Sanguinaires, des stigmates de feu, des noces rouges et bleues. J’ai dans ma voix la couleur de tes yeux qui s’effarent des ces aurores que nous n’avons pas vu.

 

J’ai ta tombe dans ma voix. Une nuit qui persiste et qui porte ton nom.

Franck.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
"J’ai des tombes dans la voix. Des cercueils encore ouverts. "<br /> <br /> rien d'autre à dire.
Répondre
S
Un grand plaisir de lecture, et de réflexion.
Répondre
S
" Tous nos efforts pour tenir et marcher droit sont dus à l'organe dur que la nuit jette sur nous et qui nous affaisse, nous tasse, nous aplatit contre terre. Seuls les obstacles qui ne se tordent pas et ne se courbent pas sous son poids forment des tuteurs, des traverses sur lesquelles nous nous accrochons pour nous relever et ainsi soulever, un tant soi peu, la peau qui nous enserre, retenir ouvert un infime espace pour avancer et respirer. "<br /> JL Parent....encore :)
Répondre
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
J'irai marcher par-delà les nuages
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 167 997
Catégories
Pages
Publicité