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J'irai marcher par-delà les nuages
29 mars 2017

- 9 - Où...

« Où vas-tu ? »
« Droit devant, je vais droit devant. »
« Devant n’est qu’une illusion. Devant n’existe pas. Il n’y a que l’ailleurs qui existe. L’ailleurs, c’est l’exil. Une géographie déboussolée. C’est le lieu de l’écriture. Un lieu démembré. Traversé d’un temps à rebours. Incertain. L’ailleurs se définit par sa résistance à l’ici. Par le départ, par la débâcle qui s’ensuit. Il faut se presser de se mettre en route, sinon on ne part jamais. Devant n’existe pas. Nulle part est ton pays.
Si tu écris, tu n’auras ni lieu, ni maison, ni saison. Si tu as cette honnêteté folle d’écrire avec les yeux désorbités de l’enfance. »
« Où vas-tu ? »
« Je vais m’allonger un instant sur ma tombe. »
« Prends garde aux théologies du bonheur. Va ailleurs. Seul. L’ailleurs est toujours le lieu de la séparation, de l’abandon. Bienheureuse déréliction.
Pleurer dans l’océan est la seule distraction sensuelle, comme écrire avec la semence des saints.
Regarde derrière toi. L’origine est un abime. Plus loin, se trouve une passerelle. Elle s’appelle l’extase. Non ! Elle s’appelle l’écriture. Ou la mort, c’est pareil… »

Franck

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Commentaires
F
Jade, j'ai tout dit de l'intention de ce travail dans l'introduction à ces textes. Il faut les laisser arriver et les prendre dans leur mouvement singulier. Les sortir de leur chronologie est un contre-sens.... L'écriture c'est la mort, évidemment puisque l'écriture c'est la vie. Notre condition humaine nous oblige à faire face à notre fatalité. Le tragique se tient là, et tenter de le dépasser est peut-être une façon de donner un peu de sens à nos angoisses, nos peurs, nos défaites....<br /> <br /> Après, chacun lit et entend comme il le veut... si ce texte te fait réagir, c'est qu'il a atteint son but... il ne s'agit pas pour moi d'avoir raison, et si ma forme affirmative est parfois provoquante, elle n'est que l'expression d'un doute, une façon de conjurer, une façon d'espérer, une façon de continuer, une façon d'aimer le plus intensément possible....<br /> <br /> "martyriser" ? Qui aime bien, châtie bien....;)<br /> <br /> Franck
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J
Non l' ecriture nest pas la mort ...!!! Et heureusement sinon on naurait plus le bonheur de rencontrer des ecrivains ... non ?<br /> <br /> Franck il me semble que tu etouffes un peu le plaisir de lire si tu continues à ' "martyriser" les mots ... 😉<br /> <br /> Excuse
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