L'eau et la littérature... (1)
(Je me suis lancer sur un sujet qui a un peu débordé, j’ai donc été obligé de couper ce texte. D’une par parce que ne l’ai pas encore terminé et d’autre part pour le rendre moins indigeste.) C’est avec l’astrologie que j’ai ranimé mon amour des livres. L’univers symbolique de cette discipline me permet d’apprécier la littérature avec une grille de lecture nouvelle et différente. Ainsi je tente d’approcher l’imaginaire d’un auteur au plus près du lieu où s’élabore les images, les formes, les rythmes, les couleurs, les mouvements, au lieu même de l’inspiration. Le lieu des muses. Bachelard en rédigeant ses ouvrages sur les quatre éléments ne savait pas qu’il allait participer à tout un renouveau du discours astrologique. A son corps défendant bien sûr. C’était un philosophe, mieux un épistémologue, donc quelqu’un de sérieux, mais qui malgré son sens du rationnel, a succombé aux charmes de l’imagination et de la rêverie, en bon Cancer qu’il était. On peut même dire que c’est dans ses livres sur l’imagination poétique qu’il a été le plus lui-même. Il est d’ailleurs probable qu’on ne retienne de lui que ces seuls ouvrages. Bref, les quatre éléments le Feu, la Terre, l’Air et l’Eau nourrissent notre pensée la plus archaïque, ils ont été un des premiers cadre dans lequel les hommes ont commencé à comprendre le monde qui les entourait. Pour les anciens les quatre éléments sont à l’origine de toutes choses, ils sont aussi le point de rencontre de l’homme et de la nature. Mais là n’est pas mon propos. Mon propos c’est la littérature, comment lire ou écrire et en retirer un plaisir nouveau. Bachelard (Cancer) nous introduit parfaitement aux eaux calmes du Cancer, dans son livre L’eau et les rêves il abandonne l’espace d’un instant la pensée rationnelle pour nous livrer ses eaux : " Je suis né dans un pays de ruisseaux et de rivière, dans un coin de la Champagne vallonnée, dans le Vallage, ainsi nommé à cause du grand nombre de ses vallons. La plus belle des demeures serait pour moi au creux d’un vallon, au bord d’une eau vive et dans l’ombre courte des saules et des osières… (…) J’ai voué mon imagination à l’eau, à l’eau verte et claire, à l’eau qui verdit les prés. (…) Il n’est pas nécessaire que ce soit le ruisseau de chez nous, l’eau de chez nous. L’eau anonyme sait tous mes secrets. Le même souvenir sort de toutes les fontaines. " Seul un Cancer pouvait écrire cela. Comme d’ailleurs St Jean de la Croix Cancer lui aussi : " Je sais bien la source qui coule et fuit Ici on y trouve la source, et les autres grands thèmes thème du Cancer : l’origine, le début et la nuit. Pour le Scorpion il faut faire appel à un grand poète à l’ascendant Scorpion Edgar Poe. " J’habitais seul un monde de plainte, et mon âme était une onde stagnante… " à rapprocher de cette réplique Caligula de Camus lui-même très Scorpion : " Tu es pur dans le Bien, comme je suis pur dans le Mal, tu ne peux comprendre ce quelque chose en moi, ce lac de silence, ces herbes pourries. " Faire de l’astrologie c’est lire nos gra nds auteurs, écouter de la musique, écarquiller les yeux sur de vastes tableaux. Edgar Poe, toujours et de façon plus claire encore : Avec Poe on est au cœur de l’âme Scorpion, les eaux sont inquiétantes parce que nos âmes sont troubles. L’eau des Scorpions est une eau alchimiste elle nous pousse à la métamorphose, elle nous oblige à regarder en face nos misères, nos faiblesses, nos bassesses. Il faut leur survivre et accepter l’épreuve du Bien et du Mal. Avec le Scorpion on est aux portes des enfers. L’eau de feu approche et avec Goethe lui aussi Ascendant Scorpion nous y sommes : " Alors tous tirent les bouchons et reçoivent dans leurs verres, le vin désiré par eux, qui coule de cette table. (fin première partie) Franck
Prenons l’exemple de l’Eau, l’élément qui m’est le plus proche. Le zodiaque nous désigne trois signes d’Eau : Le Cancer, Le Scorpion et les Poissons. Trois eaux différentes. Au Cancer, ce sont les eaux primordiales, les eaux printanières, les eaux neuves, les eaux légères, les eaux lustrales, les sources, les ruisseaux. Elles sont claires et servent à se désaltérer, elles lavent, elles purifient, elles sont notre premier bain dans le ventre de notre mère. Au Scorpion nous trouvons les eaux lourdes, les eaux noires, les eaux fixes, les eaux stagnantes, les eaux profondes et inquiétantes, celles des marais où des étangs, elles sont habitées par nos dragons, par les cortèges de nos pensées secrètes, inavouables, par nos ombres, par nos peurs et nos désirs, c’est l’œil qui regarde le ciel, l’œil de Caïn. Aux Poissons ce sont les eaux immenses, l’eau infini de la mer, des grands estuaires, c’est une eau sans contour, comme notre âme, en nous elle appelle dieu, parce quelle est d’une compassion infinie. C’est l’eau de la prière, ici on aime l’humanité entière, on la sauve malgré elle, c’est l’eau du don dans sa plus pure gratuité, dans sa plus évidente oblation. Ici on souffre du monde et on expie aux rythmes des marées de l’âme.
malgré la nuit
Cette éternelle source est bien cachée
Moi je sais bien le lieu d’où elle surgit
Malgré la nuit
Je n’en sais l’origine n’en a point
Mais je sais que toute origine en vient
Malgré la nuit
(…)
Cette source vive que je désire
C’est de ce pain de vie que je la tire
Malgré la nuit. "
" Dans les lacs qui ainsi débordent de leurs eaux solitaires, solitaires et mortes – leurs eaux tristes, triste et glacées de la neige des lis inclinés – par les montagnes – par les bois gris par le marécage où s’installent le crapaud ou le lézard - par les flaques et les étangs lugubres – où habitent les Goules – en lieu le plus décrié – dans chaque coin le plus mélancolique : - partout le voyageur rencontre effaré, les Réminiscences drapées du Passé…. "
" Oh ! la belle fontaine qui coule là ! " disent-ils tous ensembles
Méphisto : " Gardez-vous seulement de rien répandre. "
Tous commencent à chanter et à boire.
Méphisto à Faust : " Nous buvons, buvons, buvons comme cinq cent cochons ! "
Méphisto à Faust : " Et maintenant tu va voir la bestialité dans toute sa splendeur. "
Cybel qui boit goulûment et sans précautions. Tout à coup il y a du vin qui coule à terre et le vin se change en flamme. Alors, Cybel est pris dans les flammes et il crie : " Au secours, au feu, au secours, l’enfer brûle ! "
Méphisto parlant à la flamme : " Calme toi, mon élément chéri. " Et et il se retourne vers le compagnon et il dit : " Pour cette fois, ce n’était rien qu’une goutte de feu du purgatoire. "