Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
8 juin 2005

Deux portes.....

Et puis il y a l’attente. L’attente et ses deux grands portails. Souvent je les confonds. Je les connais, pourtant, je me trompe.
Souvent.
Dans l’attente il y a deux portes.
La première ouvre sur un sourire, une retrouvaille. C’est l’attente pleine ; le sang bat plus vite, le cœur se charge, s’embellit, se prépare, c’est un temps qui augmente. L’amoureux, attend l’amoureuse. Les secondes tintent clair. Un ruisseau d’eau vive saute et sursaute, courant toujours plus vite vers le soleil. C’est un temps éclaboussé où ne surnage que l’écume bouillonnante de l’âme. Quelque chose en nous s’aiguise, s’allège, s’apprête. Nous sommes sur le point de partir. On est déjà parti. On ne s’appartient plus on est déjà à l’autre. Ce n’est plus notre corps, c’est le sien que l’on touche, ce n’est plus nos paroles mais ses lèvres que l’on boit, ce n’est plus de la soif mais une eau fraîche qui mouille la peau. Ce ne sont plus les semailles mais déjà la floraison. Le manque vient à manquer au manque. C’est un temps de désordre joyeux, du vent dans les jupes des saules.

La deuxième porte. Celle qui ne faudrait jamais franchir. Et pourtant… On est au cœur d’un temps dévasté, qui n’a plus de rives, plus d’horizon. Chaque seconde s’abreuve de notre sang. Et les secondes sont noires parce que le sang est noir. Rien n’est douloureux, mais tout est lourd. Plat et lourd. C’est un temps qui ne ressemble à rien, sinon à nous-même, un reflet plat et délavé dans une glace fêlée. Un temps de chair molle où les organes s’affaissent, où la mémoire trahit. Rien ne bouge puisque tout a vécu et que renaître est un déchirement. Rien ne bouge dans cette ornière du temps. L’autre n’a pas de visage, plus de souffle, l’autre s’est perdu dans tous les autres, c’est un temps d’aveugle, sans réponse, puisque la question s’est diluée dans nos renoncements, dans nos lâchetés. Le manque s’ajoute au manque. Et le silence n’a plus de sens puisqu’il n’est plus offert.

Et chaque matin il nous faudrait sans trembler recommencer l’inévitable choix entre ces deux portes d’attente. Un peu comme on ouvre la fenêtre ou qu’on la laisse fermée. Et souvent je me trompe en laissant les vitres closes croyant me protéger de quelques courants d’air. Et du vent, qui pourrait m’apporter le chant d’un oiseau, la couleur d’un printemps, ou les rires des enfants. Les nouveaux amours voyagent par les airs, ils s’amusent du vent. Je devrais laisser ma fenêtre ouverte, plus souvent…..

Franck

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Oui, Chris, j'attends l'amour, la seule chose pour laquelle je ne veux pas renoncer... alors je le chante, histoire de l'apprivoiser ou de rester en éveil de peur qu'il passe et que je ne le reconnaisse pas...<br /> Merci de ta tendresse Chris, cela aussi fait du bien.<br /> Je t'embrasse, Franck.
Répondre
C
...je crois qu'on passe notre vie à attendre je ne sais quoi.Et on perds notre temps déjà si bref. J'ai tellement conscience que tout ce temps perdu ne reviendra jamais plus, que le passé c'est du foutu. L'ennui c'est que je ne sais plus me projeter dans le futur, faire des projets qui rempliraient ma vie de rêves et d'espoirs. La maladie vois-tu, dure expérience qui vous scie les ailes.<br /> <br /> Et toi qu'attends-tu? l'Amour? :)<br /> <br /> Tendresse Chris
Répondre
Publicité
J'irai marcher par-delà les nuages
J'irai marcher par-delà les nuages
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 168 003
Catégories
Pages
Publicité