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J'irai marcher par-delà les nuages
26 juillet 2005

...Tout ton silence.....

Elle m’a dit la colère est mauvaise conseillère il faut en faire quelque chose. Elle a dit cela dans sa saison d’avance et dans sa bienveillance d’avance. Tout le monde cherche quelqu’un et personne ne trouve personne.
On voit souvent cela dans les films, des personnages perdus dans leur vie qui se cherchent. A la fin ils se trouvent. Parfois, ils se frôlent mais ne se trouvent pas.
Chez Dhôtel on peut lire des histoires de ce genre. Au début ils sont là, mais ils ne se voient pas, ils ne se connaissent pas, ils ne se reconnaissent pas, alors ils partent aux quatre coins de leur vie, ils traversent la terre, ou simplement leur jardin. Il arrive que ça prenne toute une vie de traverser un jardin. On est distrait, par les oiseaux, les fleurs, on est occupé par le quotidien, les nouvelles à la radio, à la télévision. Et puis un jour, très longtemps après, au détour d’une phrase, ou parce que la lumière du soleil se prend à dessiner les contours d’un visage tout revient dans une immense marée à l’envers.

Dans nos vies nous parlons à contre courant de nos mots, de nos vérités. Souvent. Un peu comme dans Narcisse. Il veut se rejoindre dans l’eau, et il se noie dans son reflet, et la petite nymphe Echo appelle, et c’est sa voix qui lui revient. Personne ne voit personne. Personne n’entend personne. Des reflets, des échos. Chez Dhôtel les histoires se finissent bien, parce que tous les deux ils se retrouvent. Ils ont traversé le livre dans l’ignorance d’eux-mêmes, et à la fin ils trouvent des éclats lumineux dans le regard de l’autre. Dans la vie, les histoires ne finissent pas toujours bien. Elles bégaient, les histoires, elles hoquettent, et nous trébuchons sur nos valises trop lourdes de souvenirs. Les trains se croisent et ne s’arrêtent pas. Ou trop tôt. Ou trop tard.

On est simplement dans le fatras de nos vies. On voudrais dire  " je t’aime " et au moment de parler il nous manque les lettres pour le dire, et on en prend d’autres au hasard de la langue. Tout le monde voudrait dire " je t’aime ", et que tout s’arrête là, dans l’instant, comme dans les contes ou les mythes. Il y a jamais d’histoires, ou de vie après " je t’aime ", dans les contes ; tout reste suspendu. Personne ne sait dire la vie après. Tout le monde veut rester dans l’éternité de ce seul instant. Et un train passe, deux, trois…on est à coté de nos mots, être dedans serait insoutenable.

On est dans la chambre. Nous sommes assis en tailleur sur le lit. L’un en face de l’autre. Nue. Je l’ai toujours trouvée belle, nue. Ses épaules, sa poitrine juste assez lourde pour qu’on ressente le poids sans la toucher. Isabelle me dit : " Chut !… ne dis rien… laisse le silence… laisse le silence et la pénombre. N’use pas les mots… les silences ne s’usent jamais. " Je dis : " Pourtant il y a certains mots qui s’usent si l’on ne s’en sert pas. " Elle sourit. J’adorais son sourire. " Non, même les plus rares, même les plus précieux, s’usent. Surtout les plus tendres. Donne-moi ton silence, tout ton silence…. "
Elle savait des choses divines, elle parlait à Marie et à son fils, mais là, dans cette chambre, dans cette pénombre, elle n’attendait qu’un silence. Qu’un silence plein. Je voyais son corps, ses épaules immobiles, sa poitrine qui se gonflait lentement. Son ventre. Ses mains dans mes mains.
Et puis ses yeux dans mes yeux.
Et puis ses larmes douces, des larmes de silence, si douce, si douce, si douce….

Franck

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C
Les couleurs sur la toile se mélangent, se mixent, se perdent mais pour se transformer , devenir autre chose, un plus pas un moins. Les couleurs s'épousent, mais s'épousent réellement, elles ne s'effleurent pas seulement comme le font les humains, elles s'interpénètrent, fondent leurs atomes.Nous, nous n'avons que l'illusion de cet état en faisant des enfants. 1+1+1 ça ne fera jamais 1, mais 3. Ah si nous pouvions parvenir à une telle unité dans l'amour, être deux tout en étant un. D'un autre côté serait-ce vivable? Il y a des moments rares dans l'existence, suspendus à je ne sais quoi, aux cintres du ciel peut-être :)). Ces moments là je ne les ai jamais vécu à deux, toujours seule. Les extra-terrestres sont toujours seuls, quoi qu'ils fassent.<br /> <br /> Je t'aime, oui c'est vrai qu'on ne le dit pas assez, ou trop. Jamais de point d'equilibre, et si peu de personnes pour entendre ce mot precieux. Je t'aime Franck, tu le sais n'est-ce pas? Chastement comme Ange, mais ça reste de l'amour.Tu es une épaule auquelle j'ai pu me nicher sans crainte de jugement. Tu sais que souvent je chiale comme un bébé quand tu me mailes? mais ce sont de bonnes larmes, qui rassénèrent, qui reconstruisent, il n'y a rien qui détruit chez toi. Il y a quelque chose de tres sain et de très doux, c'est ton regard plein d'incertitudes.<br /> <br /> je t'embrasse Chris
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