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J'irai marcher par-delà les nuages
22 septembre 2005

Intermede.....

Je me rends compte à nouveau comment mon écriture est empêchée. En ce moment. De quelle façon je ne suis pas libre. Comme si le mouvement ne se développait pas. Comme s’il y avait quelque chose d’autre à creuser. Mon écriture, mes textes, mes sujets semblent tourner autour. Ce que j’appelle la danse du scalp. Depuis des mois j’essaye, je cherche. La forme, le fond. Souvent je repasse au même endroit en étant juste un peu décalé et pourtant j’ai toujours le même sentiment d’inachevé, d’inachevable, comme à mon premier texte. Il y a d’abord beaucoup de thèmes que je n’aborde pas frontalement comme les thèmes sociaux, le monde du travail. Là c’est un choix. Qui fait écho à ma division intérieure. Le fait que je ne me sois jamais senti très à l’aise dans le social au milieu de mes congénères. Même quand j’ai collaboré au système. Donc c’est un choix arbitraire de ma part. La sensation que tout ce monde qui défile sous nos yeux dans nos entreprises, ou au 20 Heures de PPDA, pollue, contraint mon imaginaire. Il n’y a pas d’espace dans ce monde. A vingt ans j’avais l’impression d’avoir tout compris. Stratégie, géostratégie, politique, Marx et le capitalisme, l’homme et la machine, l’homme et le travail. J’avais des théories sur un peu tout. J’’expliquais. Bêtement, mais j’expliquais. Les contradictions ne me gênaient pas, je m’en accommodais. Et le temps a passé. Et maintenant j’ai la sensation de ne plus rien comprendre, de ne plus rien relier. Je ne décrypte plus le monde, ni le social. Je reste bloqué sur quelques révoltes de bases, sur lesquelles j’appuie mes refus. Et entre autre le refus du politique sous toutes ses formes. Je pourrais les résumer ainsi : une société évoluée, et dites démocratique, qui ne peut pas assurer et garantir le minimum de dignité à tous, n’est plus crédible. Un travail digne, un toit digne. Pour tous. Tant que cela n’existe pas chez nous (sans parler des atrocités dans le mondes) à quoi bon discuter. Discuter de quoi ? La seule chose qui m’intéresse dans le social c’est la question de la dignité. Or, celle-ci est bafouée à longueur de journées, à longueur de discours. Le pire dans tout cela, c’est que le système ou les systèmes utilisent chacun de nous. Qu’on le veuille ou non, on est complice. Je connais bien l’univers des entreprises privées. L’univers de la compétence, de la production, de l’efficacité, que reste-t-il d’un individu au bout de vingt ans dans ce rouleau compresseur décervelant. Ce qu’il y a de terrible c’est qu’il n’y a pas besoin de grands ordonnateurs, le travaille de sape c’est chacun qui le faisons, l’indignité c’est nous-même qui la créons. Chacun en défendant sa gamelle.

Je sais la banalité de mes mots en la matière, mais pourquoi vouloir compliquer les raisonnements ? Tout le monde, à par les cyniques, est d’accord pour dire que faire fonctionner une économie aux seuls profits des fonds de pensions américains, qui réclame une rentabilité  de 15 à 25% est une aberration. Tout le mode est d’accord, pourtant tout le monde continue son petit bonhomme de chemin. La voiture, les vacances, la consommation. La peur. Les images sont là pour nous dire combien on a de la chance, d’être ce qu’on est, et pas ce que les autres sont. Depuis des siècles l’ambition est la même. L’argent, le pouvoir, le sexe. Dans l’ordre qu’on veut.

Alors, voilà. Je ne parle pas de ça. Parce que ça ne m’intéresse pas. Ou plus.  Parce que je n’ai aucune prise là dessus.

La seule chose qui me reste c’est ma parole. Ce sont mes mots. Qui évoque autre chose. Une autre couleur. Des mots qui voudraient dire : et si….on regardait autrement…. Alors souvent on peu me croire naïf…. Mais je pense que l’écriture sert aussi à ça… dire qu’une belle émotion permet d’entretenir ce qui reste de flamme. Ou d’âme.

Je ne crois pas aux révolutions sous nos latitudes. Je n’y crois plus. Il faut avoir faim pour cela. Il faut n’avoir plus rien à perdre. Or nos systèmes nous donnent assez à bouffer, même au prix de notre dignité, pour la révolte soit possible.

Alors je suis un mauvais citoyen. Qu’importe… Et je ne suis pas un militant, les pensées de groupes m’angoissent.

Mon pays ce sont le ciel et les nuages, et là tout le monde à sa place. Pourvu qu’il soit sincère.

Pardonnez-moi d’avoir évoqué toutes ces banalités. Mais je voulais les dire au moins une fois.

Sans doute pour mieux revenir à ma parole.

Franck.

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Commentaires
C
Besoin de corriger mon premier commentaire...<br /> Résistance ou collaboration...à l'ennemi quelqu'il soit...entre les deux, tout le monde balance un jour , ou l'autre...<br /> Le salut du monde passe par le pardon à soi et aux autres...sans cesse renouvelé.<br /> Facile à écrire...pour "le faire" c'est une autre histoire et cela s'est terminé ou commencé par la croix, il y a plus de 2000 ans.<br /> Charlotte.
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C
Je suis juste passée déposer un baiser sur ton front...<br /> <br /> Tendresse Chris
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T
Francknicolas, bien, pose tes banalités et reviens à ta parole.<br /> Explique toi, explique nous ce que tu ne veux plus et reviens à ce que tu veux, pour toi, et vers les autres.<br /> J'ai connu plusieurs révolutions. Aucune ne m'a apporté progrès ou bonheur. Je "milite" pour la dignité, pour le droit d'être humain, d'être femme, entre autre, et le droit d'être libre, à ma façon, avec mes mots et mes gestes à moi. Pose tes mots à toi, reviens à ta parole, n'appelle pas ça militantisme, mais rêve ou sincérité ou comme tu veux... C'est en étant toi que tu "sers" le mieux toute cause juste. Va ton chemin, trace ta route,<br /> Je t'embrasse.
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C
Je ne crois pas aux révolutions sous nos latitudes. Je n’y crois plus. Il faut avoir faim pour cela. Il faut n’avoir plus rien à perdre. Or nos systèmes nous donnent assez à bouffer, même au prix de notre dignité, pour la révolte soit possible.<br /> <br /> <br /> Je suis vraiment d'éccord avec toi Franck<br /> HELAS
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C
La résistance ou la collaboration...Entre les deux, tout le monde chancelle...un jour ,une fois...Le pardon à soi ,aux autres, est le salut du monde.<br /> Charlotte.
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