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J'irai marcher par-delà les nuages
22 novembre 2009

Où......

« Où vas-tu ? »

« Droit devant, je vais droit devant. »

 

« Devant n'est qu'une illusion. Devant n'existe pas. Il n'y a que l'ailleurs qui existe. Et l'ailleurs c'est l'exil. Une géographie déboussolée. C'est le lieu de l'écriture. Un lieu démembré. Traversé d'un temps à rebours. Incertain. L'ailleurs se définit par sa résistance à l'ici. Et par le départ, et par la débâcle qui s'en suit. Il faut se presser de se mettre en route, sinon on ne part jamais. Devant n'existe pas. Nulle part est ton pays.
Et si tu écris tu n'auras ni lieu, ni maison, ni saison. Si tu as cette honnêteté folle d'écrire avec les yeux désorbité de l'enfance. »

 

« Où vas-tu ? »
« Je vais m'allonger un instant sur ma tombe. »

 

« Prends garde aux théologies du bonheur. Vas ailleurs. Seul. L'ailleurs est toujours le lieu de la séparation, de l'abandon. Bienheureuse déréliction.

Pleurer dans l'océan est la seule distraction sensuelle, comme écrire avec la semence des saints.

Regarde derrière toi. L'origine est un abîme. Plus loin il y a une passerelle. Elle s'appelle l'extase. Non, elle s'appelle l'écriture, ou la mort c'est pareil... »

Franck.

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Commentaires
L
Que laisses-tu derrière toi ?<br /> Le silence<br /> <br /> Que cherches-tu devant toi ?<br /> Un mirage
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T
"« Prends garde aux théologies du bonheur. Vas ailleurs. Seul."<br /> <br /> Ceci est le premier et timide commentaire que je dépose sur ce blog, découvert depuis peu... mais je tiens à laisser trace de mon passage, et de ce plaisir pur et coupant que je ressens à vous lire. <br /> <br /> Merci, je repasserai souvent me rafraîchir à vos embruns.
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P
« On lit comme on aime, on entre en lecture comme on tombe amoureux: par espérance, par impatience. [...] trouver le sommeil dans un seul corps, toucher au silence dans une seule phrase. »(Christian Bobin)<br /> <br /> Et j’aime lire Bobin comme j’aime à vous lire…<br /> <br /> Vous lire, c’est faire danser les voyelles, c’est trouver un mot enfoui dans leur mouvement invisible…<br /> <br /> Quand les voyelles dansent, elles changent de place et dévoilent pour nous des horizons nouveaux...<br /> Ainsi, <br /> <br /> Lire devient, lier, <br /> <br /> et Relire... relier, <br /> ballet incessant…<br /> <br /> Alors, Comment définir votre écriture…?<br /> Pour le faire, je dirai simplement :<br /> <br /> Il parfume d’encens l’étrange parchemin, <br /> Par la fièvre nourrie d’une fièvre immortelle,<br /> Puisque l’éternité, aussi longue soit-elle,<br /> Peut tenir en entier dans le creux d’une main…<br /> <br /> Et pour cela, <br /> Merci infiniment….<br /> <br /> une SBF ( Sans Blog Fixe.)
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F
Merci Sonya de ton passage et de ta lecture...cela aussi manquait à mes mots...
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S
Quel bonheur de retrouver tes mots ... et de te voir toi les retrouver, chercher leurs noms, leurs vérités, le plus juste et délicat affleurement que ta main puisse leur offrir.<br /> <br /> Ces deux derniers textes sont de toute beauté, vraiment.
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